Il n'est jamais trop tôt pour préparer les cadeaux de Noël. Jeudi 29 octobre, la veille du deuxième confinement, les consommateurs se précipitent dans les magasins de jouets.
Des caddies pleins de jouets. Des parents cramponnés à des listes. La scène peut paraître décalée, et pourtant. Ce jeudi 29 octobre, les parents se précipitent dans les boutiques de jeux pour préparer les cadeaux de Noël.
"Les enfants ont déjà établi leur liste, ils ont anticipé le confinement", plaisante un papa, perdu dans entre les rayons de jouets.
"Depuis mercredi, on reçoit beaucoup plus de clients, confirme Martine Lambert, propriétaire du magasin Jeux et Stratégie à Rouen. Il y a la queue devant le magasin. Les gens paniquent, ils se disent qu'ils n'ont plus que deux jours pour faire leurs achats."
Achats solidaires
Comme tous les commerces dits "non-essentiels", les magasins non alimentaires doivent fermer leurs portes à partir du 30 octobre en raison de ce deuxième confinement.Un nouveau coup dur pour les commerces. Si les clients sont présents, c'est donc aussi par solidarité. "On est là pour anticiper mais aussi pour soutenir les commerces locaux", indique une jeune maman dans une boutique de jeux en bois.
Les commerçants s'inquiètent de la concurrence avec les supermarchés, autorisés lors du premier confinement, à vendre d'autres produits que de l'alimentaire.
"On ne sait pas trop comment faire, appréhende Martine Lambert, propriétaire du magasin Jeux et Stratégie. J'espère que nous pourrons continuer la vente au cas par cas, si les clients se décident en ligne et viennent ensuite chercher leur produit en boutique." Elle lance un SOS : "Pitié n'achetez pas sur internet, attendez-nous !"
Reportage de Viviane Dauphoud-Eddos, Bérangère Dunglas et Xavier Robert :
Concurrence déloyale
Les petites tout comme les grandes enseignes se sentent menacées. Jacques Baudoz, le PDG de Joué Club clame : "Nous demandons que toute décision de confinement donne au père Noël sa chance de passer dans tous les foyers pour satisfaire tous les rêves d’enfants. Il faut sauver le Père Noël !" L'enseigne dénonce une distortion de concurrence avec les hypermarchés en citant leurs "promotions fortes" lancées au lendemain de l'allocution présidentielle.Philippe Gueydon, directeur général de King Jouet, a adressé une lettre ouverte au gouvernement demandant : " une égalité de traitement, une concurrence loyale et équitable dans les modalités pratiques de ce reconfinement qui, en l'état, pour notre secteur, risque de profiter aux pure players internet (notamment Amazon) et aux hypermarchés."
Les annonces du Premier Ministre, dans la soirée de jeudi 29 octobre, détailleront les restrictions qui seront mises en place à partir du 30 octobre.Le fournisseur du Père Noël est en colère
— King Jouet (@KingJouet_Fr) October 29, 2020
Lettre ouverte au gouvernement de Philippe GUEYDON Directeur Général de King Jouet.@EmmanuelMacron // @JeanCASTEX // @BrunoLeMaire // @gouvernementFR #reconfinement2 #Encolere #COVID19fr https://t.co/sJ50md21vD