La Région Normandie finance, à hauteur de 10 millions d'euros, plusieurs projets de rénovation ou redynamisation dans les communes situées dans le secteur du Débarquement. Un "coup de neuf" qui s'inscrit dans la démarche entreprise auprès de l'UNESCO mais aussi un coup de pouce au tourisme mémoriel.
Les commémorations du 75e anniversaire du D-Day approchent à grand pas mais toujours pas de classement des plages où débarquèrent les Alliés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le rêve porté par la Normandie depuis 2008 tarde à devenir réalité. En janvier 2018, la ministre de la culture annonçait que la France présentait la candidature des « Plages du Débarquement, Normandie 1944 » à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, dans la catégorie des biens culturels. Cette candidature devait être examinée par l'UNESCO en juillet prochain. Mais selon la Région, le processus a pris du retard. Le dossier pourrait ne pas être examiné avant deux ans. Pour autant, pas question pour la Normandie de relacher son effort.
A Luc-sur-Mer, la place du petit Enfer, érigée en 1937 suite à la création des congés payés, va bientôt faire peau neuve. Les anciens bâtiments seront rasés et remplacés par de nouveaux. La place, située en front de mer et accueillant notamment l'office du tourisme, ser aux normes en matière d'accès pour les personnes à mobilité réduite. Le square Gordon-Hemming va lui aussi être rénové. "Nous avons besoin de renouer avec l'histoire car les vétérans disparaissent les uns après les autres, tout comme nos anciens", plaide Philippe Chanu, le maire de la commune, "Nous allons créer sur cet espace un mur de la mémoire qui relatera les événements qui se sont passés sur la Côte de Nacre entre 1941 et 1944." Sans oublier les nouveaux locaux du club de voile. Trois projets qui ont bénéficié d'un coup de pouce financier de la Région de plus d'un million d'euros.
Le premier facteur de tourisme en Normandie, ce n'est pas les falaises d'Etretat
Et Luc-sur-Mer n'est pas la seule à bénéficier du programme lancé par le Conseil régional en 2017. En réalité, c'est tout le secteur défini dans le cadre de la candidature au patrimoine mondial de l'UNESCO, de Sainte-Mère-Eglise à Ranville, qui bénéficie d'un coup de pouce financier de la Région pour des projets plus ou moins ambitieux, de la création de la promenade de la paix à Ouistreham jusqu'à l'aggrandissement et la rénovation du musée du Débarquement d'Arromanches (1,5 millions d'euros).
"Entre les crédits européens et les crédits proprements régionaux que nous gérons, c'est autour de 15 millions d'euros que nous avons accordés et consacrés aux collectivités concernées", se félicite Hervé Morin, le président de Région. Derrière la valorisation du patrimoine mémoriel et le prestige apporté par une éventuelle inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, il y a aussi un enjeu économique important. "Le premier facteur de tourisme en Normandie, ce n'est pas les falaises d'Etretat, ce n'est pas Deauville, c'est le torisme de mémoire, c'est cinq millions de visiteurs par an", souligne Hervé Morin. Un chiffre qui pourrait être en hausse cette année avec les commémorations du 75e annivesraire du Débarquement.