Comment les vaccinodromes peuvent-ils accélérer la campagne de vaccination ?

L'accélération de la campagne de vaccination est lancée. 35 vaccinodromes sont prévus en France dont 3 en Seine-Maritime. Comment s'organisent-ils ? Y aura-t-il assez de doses ? Decryptage. 

Le gouvernement avait promis d'accélérer la campagne de vaccination, ce sera chose faite d'ici quelques jours. 35 vaccinodromes vont ouvrir dans toute la France. En Seine-Maritime, l’accélération de la vaccination au mois d’avril se traduit par le doublement du nombre d’injections dans les centres de proximité et par l’ouverture de 3 centres de vaccination de grande capacité.

Le préfet a assuré lors d'une conférence de presse ce vendredi 2 avril que le vaccinodrome du Havre ouvrira le 6 avril et ceux de Rouen et de Dieppe le 8 avril, "pour soulager les hôpitaux" et "pour être prêt à monter en puissance dès que les vaccins arriveront".

A quoi servent les vaccinodromes ?

Le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué que ces grands centres de vaccination, principalement dans des stades ou des gymnases, serviraient à écouler les doses qui devraient enfin être livrées plus largement en avril. Notamment celles du vaccin américain Pfizer, "qui sera utilisé dans ces mégacentres", selon l'exécutif. "Juste sur ce vaccin-là, nous aurons une multiplication par plus de deux des livraisons entre fin mars et début avril, pour avoir quasiment 2 millions de doses hebdomadaires."

Comment ça s'organise ? Qui vaccine ?

À Rouen, l’ouverture procède d’un regroupement des centres de vaccination de Saint-Julien et de Bois-Guillaume. Installé au Kindarena, il sera porté par le CHU et fonctionnera grâce à l’implication des professionnels de santé hospitaliers, des médecins et infirmiers libéraux, des étudiants en santé, du SDIS 76 et d’associations de protection civile.

À Dieppe, le centre est issu du déménagement du site de l’hôpital. Il continuera d’être porté par le CH de Dieppe, dans les locaux de la maison des sports, mise à disposition par la collectivité. Des professionnels de santé du CH de Dieppe, des médecins et infirmiers libéraux, des médecins retraités du territoire, des étudiants en santé constitueront l’équipe de ce nouveau centre.

2 000 à 3 000 personnes vaccinées par jour

A Rouen, l'installation d'un centre de vaccination dans le Kindarena devrait permettre de vacciner entre 2000 et 3000 personnes par jour, six jour sur sept. À titre de comparaison, les sept centres de vaccination de la Métropole comptent chacun en moyenne 150 vaccinations par jour.

Nous le disons avec force : les territoires les plus touchés, comme le nôtre, doivent être les plus aidés. Seule une vaccination massive de nos concitoyens permettra d’envisager une sortie de crise. La transformation du Kindarena en centre de vaccination est une nouvelle étape dans la lutte contre le virus.

Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole

Pourquoi ça n'arrive que maintenant ?

Parce que jusqu'ici, le gouvernement s'était refusé à installer des vaccinodromes comme l'avait pourtant fait l'Allemagne. Mais désormais, pour passer à la vitesse supérieure, il compte mettre en place 35 "mégacentres" dans toute la France. 

Certains pays dans le monde avaient anticipé cette pratique. C'est le cas par exemple aux États-Unis, où plus de 100 millions de doses ont d’ores et déjà été administrées. Si la France a pris du temps avant de mettre en place ce système, c’est déjà parce que l’on manque de vaccins.

Une organisation "contraignante" en Allemagne 

Certes, les Allemands ont vacciné davantage de citoyens, mais ce n’est pas forcément grâce à ces centres. À Berlin par exemple, six ont été créés, mais trois seulement sont encore ouverts et leur fréquentation ne dépasse pas les 40 % de celle prévue. "Le problème depuis le début, c’est qu’on ne peut se faire vacciner que dans ces centres, et pas chez son médecin généraliste, et ça c’est très contraignant pour les personnes âgées ou fragiles", regrette le Dr. Sibylle Katzenstein, médecin généraliste dans la capitale allemande.

Cependant, la chancelière Angela Merkel, assure que ces vaccinodromes seront remplis d’ici la mi-avril. 

Des professionnels de santé mécontents

Ce qui est a priori une bonne nouvelle chagrine pourtant les professionnels de santé et en particulier les médecins généralistes qui se sentent écartés de la stratégie vaccinale du gouvernement. D'autant qu'ils connaissent bien leurs patients, et préconisent naturellement ce lien de confiance et de proximité. A l'instar de Thierry Canuel, médecin généraliste au Havre, qui vaccine dans son cabinet une dizaine de personnes par semaine.

Nous, on est prêts depuis le début à vacciner, mais ce qu'il nous faut ce sont les munitions ! Quand on a un flacon pour une semaine, on ne peut pas vacciner plus de 10, 12 personnes. A partir du moment où on aura plus de doses on pourra participer davantage.

Thierry Canuel, médecin généraliste au Havre

Car c'est bien le nombre de doses qui inquiète la plupart de ces professionnels de santé, médecins ou pharmaciens, qui pour certains n'ont toujours pas reçu les doses commandées.

La question reste entière aussi pour les vaccinodromes dont on ignore encore s'ils seront correctement ravitaillés. Vont-ils permettre d'atteindre les 20 millions de premières injections d'ici la mi-mai (contre 8,5 millions actuellement, comme le montre ce tableau de bord) comme l'a annoncé le gouvernement ?  

Et les vaccinodromes en ex-Basse-Normandie ?

Quid des vaccinodromes dans les autres départements normands ? Ils arriveront un peu plus tard, à raison d'un par département. "La SeineMaritime est un cas particulier de par l'intensité de l'épidémie et la densité de sa population", souligne le préfet Pierre-André Durand.

En mars, la Normandie a reçu 281 000 doses de vaccins. "Nous en recevons 403 000 en avril, c'est une grande progression", se félicite Thomas Deroche, directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie. 

Qui pourra se faire vacciner ?

Ouverts dans un premier temps du lundi au samedi à Rouen et 7 jours sur 7 à Dieppe, ils accueilleront, sur prise de rendez-vous : 

  • les personnes âgées de 70 ans et plus,
  • les personnes âgées de plus de 50 à 54 ans présentant des risques de forme grave de Covid-19,
  • les personnes présentant une pathologie à très haut risque de forme grave quel que soit leur âge (voir la liste sur le site du gouvernement),
  • les professionnels de la santé et du médico-social,
  • les aides à domicile,
  • les pompiers.

A partir de mi-avril, les enseignants pourront aussi être vaccinés.

Comment prendre rendez-vous

Pour prendre un rendez-vous, plusieurs possibilités seront ouvertes :

 

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