Coronavirus : les pommes de terre normandes victimes de la crise

Avec la crise du COVID et la fermeture des restaurants et collectivités, 450 000 tonnes de pommes de terre n'ont pu être écoulées en France. En normandie, de nombreux producteurs se retrouvent donc avec des stocks conséquents, coûteux à gérer et très périssables. 

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Dans les hangars des exploitations normandes qui produisent de la pomme de terre, plus aucune place n'est disponible.
La plupart d'entre eux sont remplis par des stocks de tubercules invendus, immobilisés par la crise sanitaire. 
 

Des stocks qui coûtent cher 

A Maneville-ès-Plains (76), près de Saint-Valéry-en-Caux, un producteur de pommes de terre industrielles ne peut que constater cette situation inédite avec près de 2400 tonnes qui sont toujours entreposées dans ses batiments, sur près de 8 mètres de hauteur. 

D'ordinaire, l'essentiel de sa production est destinée à un de ses clients réguliers, un grand industriel international de la pomme de terre, qui la transforme en frites surgelées. 

Ses pommes de terre sont en réalité vendues depuis février 2019, elles devaient être livrées en mars dernier, mais la crise du Covid a tout compromis.

Jean-Baptiste Paumelle, producteur de pommes de terre industrielles, compte donc les jours mais veut rester confiant : 
 

Elles ne sont pas payées, car elles ne sont pas parties, mais à partir du moment qu'on a signé un contrat avec un industriel, ce dernier s'engage normalement à les payer !
 

Installé depuis 1999, il est aussi polyculteur avec d'autres variétés qui se répartissent inégalement :

  • pommes de terre, 30%;
  • lin 30% ;
  • céréales 25%;
  • betterave 15%


En attendant, ce producteur doit faire face à un déficit important qui menace sa trésorerie, car pour conserver ce stock très encombrant et périssable, ses charges continuent à s'accumuler. 


Toutes les variétés ne peuvent pas être stockées de la même manière, ni très longtemps. On a des pommes de terre hâtives qui ne le permettent pas, avec des risques de germination. Et le gros problème, c'est le coût de stockage !
 

Des pertes qui se cumulent 

En réalité, dans cette situation, chaque détail a son importance. 
Pour assurer un stockage optimal, la température à l'intérieur des hangars ne doit pas dépasser 7 degrés.
Mais avec l'arrivée des beaux jours, plus chauds, il va falloir pour maintenir cette fraîcheur, forcément utiliser plus d'électricité. 

 


Au total, depuis deux mois, ce sont en fait 450 000 tonnes de pommes de terre qui dorment ainsi dans les hangars, car elles n'ont pas pu être écoulées en France.

Résultat : l'ensemble du secteur appelle désormais à l'aide.
Et il y a urgence : les pertes atteignent déjà les 200 millions d'euros.  

Patrick Lecarpentier, Président de l'union des producteurs de pommes de terre de Seine-Maritime, aimerait que l' Europe prenne la mesure du problème : 
 

Il n'y a aucune aide de prévue, il y a pourtant de grandes discussions, on parle de l'Europe, mais il n'y a qu'en Hollande où cela s'est fait pour les invendus! 

La pomme de terre en chiffres


Aux Pays-Bas, 50 millions d'euros ont été débloqués. En Belgique, patrie de la frite, les producteurs espèrent 20 millions d' Euros d'aides de l'Etat.
Mais pour l'instant, rien n'est encore prévu en France.
 

 

Notre pays est pourtant le deuxième producteur européen de pommes de terre. 
Au total, 6 millions de tonnes de pommes de terre sont en effet produites en France, dont 2 millions pour la filière transformée.

Et la Normandie, en 5ème position nationale, compte une quinzaine de producteurs de pommes de terre industrielles sur les 3 000 installés en France. 
 



 

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