Déconfinement : les restaurateurs normands veulent retourner en cuisine

Après les annonces du Premier Ministre sur le déconfinement, c'est toujours l'inquiétude dans les cuisines. Pour éviter une hécatombe, les restaurateurs normands réclament des mesures financières de soutien et proposent des idées pour sécuriser l'accueil futur de leurs clients.   

Ils étaient pour la plupart suspendus aux propos d'Edouard Philippe sur le déconfinement et ses modalités.
Mais, ce mercredi 29 avril n'a pas signé pour les restaurateurs normands la fin de leurs ennuis. 
 

Un retour à la mi juin est-il possible ?


Bien au contraire : aucune date précise n'a encore été avancée pour la réouverture des restaurants et des hôtels. 
Une décision devrait être prise fin mai par le gouvernement, mais le retour, sans doute mi juin au mieux, des premiers clients en salles sera conditionné a de multiples exigences. 

Quelles distances exactes entre les tables, pour combien de clients, avec ou sans masques pour le personnel....?
Les interrogations de toute une profession sont encore nombreuses, et les réponses ne pourront être que personnalisées. adaptées en fonction des établissements. 
 
Or, en normandie, les centres villes touristiques et les stations balnéaires du littoral sont impatients. 
D'ordinaire, ces débuts de saison permettent d'assurer de la trésorerie pour l'année et lancent la période estivale. 

Mais cette fois, privés de leurs clientèles, les restaurateurs normands, craignent pour la survie de leurs structures et appellent à l'aide. 
Selon les responsables de la filière en normandie, 30% à 40% des établissements sont sérieusement menacés de disparition. 
 

Les restaurants normands veulent exploiter au maximum leurs terrasses extérieures 

  
En réalité, ils ont même déjà imaginé toute une batterie de mesures concrètes à mettre en place pour parer au plus pressé. 

Sous la présidence départementale 76 de Philippe Coudy,  l'Union des Metiers et des Industries de l'Hotellerie (UMIH 76) a ainsi adressé un courrier officiel au Prefet de Seine-Maritime ce mardi 28 avril. 

Parmi ses réclamations : "la possibilité dès le 11 mai prochain d'utiliser les terrasses extérieures des restaurants pour y laisser les clients, ayant acheté une prestation au comptoir de vente à emporter, de s’y positionner pour une consommation autonome sans service."

 
Les conditions y seraient strictement encadrées :
  • espacer chaque table en extérieur de 150 cms.
  • utiliser uniquement les emballages jetables de la vente à emporter
  • interdiction de service à table
  • débarrassage fait par un serveur un portant masque ou une protection, une fois la table libérée par le client.

Nous ne voyons pas sous ses conditions quelle différence existerait entre ce mode opératoire et le fait pour un ou des clients de vente à emporter, de s’asseoir et consommer cette prestation sur un banc public! " Philippe Coudy, président UMIH 76. 


Des terrasses extérieures qui pourraient être un des instruments de relance, à condition que leur utilisation puisse être plus largement autorisée en délais, mais aussi en surface disponibles. 

Et pour cela, ils sont nombreux à demander une exonération des taxes "terrasses" dues pour 2020 aux mairies, comme Slimane Hamzaoui, propriétaire de l'Indigo au Havre et président du groupement national des restaurateurs indépendants de Normandie (GNI Normandie) qui regroupe plus de 800 adhérents sur la région. 

Ces droits municipaux représentent souvent des sommes conséquentes, comme au Havre. 

Certains restaurants de plage doivent déjà débourser près de 17 000 euros de droits d'occupations, alors qu'ils n'ont pas encore vu un seul client cette année ! Elles doivent être annulées pour faire de 2020 une année blanche. Notre survie en dépendra. Il faut faire preuve de souplesse et nous aider à passer ce cap difficile, sans quoi au moins 40% des établissements devront mettre la clé sous la porte !  
Slimane Hamzaoui

 

2020 doit être déclarée comme "une année blanche" !


Ces mesures transitoires pourraient être les premières étapes d'un plan de sauvegarde plus massif, avec au moins 6 mois de reports de charges et d'aides financières, réclamées par des professionnels qui plaident nationalement pour une baisse de la TVA de 10% à 5% dans la restauration, sur le restant de l'année 2020. 

En réalité, une des principales craintes de ce secteur sensible porte sur l'avenir et la diversité de toute la filière. 

Les "gros" établissements disposant de suffisamment d'espaces, avec aussi des trésoreries plus solides, pourraient bien être les seuls survivants de cette crise sanitaire, si rien n'est fait. 

Il faut rester optimiste! Des solutions existent et il suffit simplement de nous aider à les mettre en place pour sauver de nombreux restaurants !
Philippe COUDY, président UMIH 76


Des menus de chefs normands étoilés...à emporter !

Certains restaurants, y compris gastronomiques avec des grands chefs de la région, n'ont d'ailleurs pas attendu pour réagir, et diversifier un peu leur activité afin de règler les charges les plus urgentes 

Olivier Da Silva, le chef du restaurant l'Odas à Rouen, une étoile au Guide Michelin 2020, a par exemple lancé une toute nouvelle carte, l'Odas à la maison, avec des menus à emporter ou à livrer à domicile sur Rouen et sa proche agglomération. 
 


Même principe aussi en périphérie, par exemple, pour le Rest'Authentique de Quincampoix, et son chef Eric Autin qui n'hésite pas à communiquer directement sur les réseaux sociaux. 

 



Cette formule séduit en effet de plus en plus de restaurateurs normands et pourrait donc, peut-être bien à l'avenir, rester au menu de leurs établissements, contraints désormais de s'adapter, avec des semaines à venir qui s'annoncent plus que décisives. 

 

 

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