Cela fait 35 ans que Yann Houët se lève chaque matin avant le soleil pour prendre le large. Ce normand est l'un des pêcheurs historiques de la station balnéaire de Quiberville-sur-Mer, située entre Dieppe et Veules-les-Roses. Rencontre avec cet amoureux de la mer.
Yann Houët navigue en Manche depuis 35 ans mais il le concède, le métier de marin-pêcheur est stressant, fatiguant moralement.
Le normand ne s'en est pas lassé pour autant. Celui qui a découvert le métier de la pêche en venant en vacances enfant avec ses parents à Quiberville-sur-Mer, se lève tous les matins à 3h pour retrouver son "doris", le Neptune IV sur la plage de la station balnéaire.
La pêche, c'est la liberté tous les jours et c'est de la surprise aussi.
Le pêcheur sort en mer chaque jour avec deux matelots.
Dans leurs filets, les hommes remontent des bulots, des carrelets, des soles et depuis quelques années des araignées de mer en énorme quantité. Un phénomène dû au rechauffement climatique et qui coûte cher au chef d'entreprise.
Aujourd'hui, il n'y a plus d'hiver. Des araignées, il y en a été comme hiver. Elles font de la casse dans les filets, de plus en plus. C'est un fléau.
Les "doris"
Ces petites embarcations à fond plat étaient traditionnellement fabriquées en bois.Elles étaient utilisées au XIXème siècles par les navires qui partaient pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve, notamment au départ de Fécamp. Ils furent rapidement utilisés pour la pêche côtière par les professionnels locaux.
Au début du XXème siècle, ils sont remplacés dans les ports par les chaluts mais sont restés en activité dans les villages des côtes bretonnes et normandes.
Aujourd'hui c'est l'aluminium qui a remplacé le bois.