Le 25 Septembre 1919, les syndicats d'entreprises CGT de la région dieppoise se rassemblent pour créer leur union locale. Cent ans après , le syndicat est toujours important dans le secteur.
Un premier syndicat de femmes
A Dieppe, le premier syndicat important est créé dès 1891 à la manufacture des tabacs. Majoritairement féminin (500 femmes et 40 hommes) mais dirigé par des hommes, ce syndicat va lutter pour obtenir de meilleures conditions de travail (journées de 8h, indemnisation des accidents de travail..), respect et égalité hommes femmes (contre le harcèlement sexuel des contremaîtres, l'égalité salariale). Les ouvrières vont aussi se battre pour obtenir une crèche, une retraite à 60 ans…L’union se renforce
En 1919, les syndicalistes de la région dieppoise se rassemblent. Dockers, ouvriers, cheminots… créent l’union locale des syndicats CGT de l’agglomération dieppoise.Le 1er mai 1919, 4 000 personnes manifestent en ville. Une délégation déposera à la mairie leurs revendications, ils demandent des crèches, la cantine à prix réduits, des lavoirs gratuits, un centre de loisir, des séances gratuites au théâtre… un programme social et culturel digne d’une campagne municipale.
De la grève au Front Populaire
A la fin de la première guerre mondiale, les ouvriers.ères veulent obtenir plus de droits. Après une grève au port en avril 1919, les ouvriers de la Viscose à Arques obtiennent la journée de 8h et une augmentation de 50 centimes l’heure. Pendant près de 15 ans, la CGT n’aura de cesse d’obtenir de meilleures conditions de travail et de vie pour les travailleurs dieppois. Jusqu’aux grandes grèves de 1936 et l’arrivée au pouvoir du Front populaire : loi sur les 40h, congés payés… les lois sociales se multiplient malgré la résistance des patrons.Guerre et répression syndicales
Très vite arrive la guerre de 39-45 et la répression tombe sur les syndicalistes et les communistes, très nombreux parmi les militants. Près de 50 cégétistes seront déportés dont certains mourront dans les camps nazis. Parmi ceux qui restent, nombreux sont ceux qui s’engagent dans la résistance.Le secrétaire général de la CGT devient maire de Dieppe
Après la reconstruction, la lutte continue pour les syndicalistes, toujours en demande d’avancées sociales et culturelles. En 1971, Irénée Bourgois et sa liste d’union de la gauche arrivent en tête aux municipales. Restauration de l’habitat, gratuité des transports pour les personnes âgées…la nouvelle équipe met en place une grande partie des revendications de 1919. La gauche et le PC sont toujours à la tête de la ville malgré un mandat d’Edouard Leveau (RPR) et la rupture avec le Parti socialiste. Plusieurs élus actuel sont d’anciens représentants cégétistes.
Transformation de l’industrie
Dans les années 70 et 80, à Dieppe comme partout en France l’industrie périclite : les grévistes ne pourront pas empêcher la fermeture la filature de lin d’Ouville la rivière ou la fin des chantiers navals de la Manche. Parallèlement, l’état fait construire 2 centrales nucléaires dans le secteur, Paluel et Penly avrec des milliers d’emplois à la clé pour la construction et des espoirs de retombées économiques, malgré l’opposition d’une partie de la population. Plusieurs grèves permettront d’obtenir de meilleures conditions de travail et de sécurité sur le chantier.2019 : une centenaire affaiblie
Depuis plusieurs décennies, la CGT à Dieppe est encore très active mais comme tous les syndicats elle a perdu de nombreux militants. Moins politisés, les travailleurs ont moins confiance en l’efficacité de ces structures. Les derniers gros rassemblements dieppois datent de 2016 contre la loi travail du gouvernement Hollande.
Pour en savoir plus
L'institut d'histoire sociale publie un livre sur ces 100 ans.Evènements pour les 100 ans de l'union locale CGT Dieppe
Le 21 Septembre, à partir de 18h:- Visite de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT nationale.
- Présentation du livre sur les 100 ans
- Concert des Red Lezards