Les fragments de l'astéroïde qui s'est désagrégé en Normandie ont-ils une valeur financière ?

Une quinzaine de fragments de l'astéroïde, qui s'est désagrégé en Normandie dans la nuit de dimanche à lundi 13 février, ont désormais été retrouvés. Si douze d'entre eux ont été légués au Museum national d'histoire national pour qu'ils fassent l'objet de recherches scientifiques, ce n'est pas le cas d'autres fragments. Auraient-ils une valeur économique ? Est-ce légal de garder un fragment trouvé d'astéroïde ? Décryptage.

Encore aujourd'hui, les recherches continuent pour retrouver des fragments de l'astéroïde 2023 CX1 qui s'est désagrégé dans le ciel normand dans la nuit de dimanche à lundi 13 février. Un premier fragment, a été retrouvé mercredi 15 février sur la commune de Saint-Pierre-le-Viger en Seine-Maritime par une jeune étudiante, Loïs Leblanc.

Les scientifiques sur place, membres du projet Vigie-Ciel, ont invités les locaux et personnes curieuses de participer à ce qui ressemble à une chasse au trésor : "avant chaque recherche, nous avons fait un petit briefing pour que les participants sachent reconnaitre un fragment d'astéroïde" détaille Asma Steinhausser, coordinatrice des programmes de sciences participatives Vigie-Ciel au Muséum national d'histoire naturelle.

Ces recherches ont payé : douze autres fragments ont été retrouvés par quelques uns de la centaine de participants venus les aider. Avec l'accord des propriétaires des terrains sur lesquels ils ont été trouvés, ces précieux morceaux d'astéroïde ont été confiés au Museum national d'histoire naturelle afin qu'ils soient étudiés par les scientifiques. 

Au moins quatre autres fragments ont été retrouvés mais gardés par les particuliers ou les chasseurs de météorites qui les ont découverts.

A qui appartient le fragment d'un astéroïde trouvé sur le sol ? 

Pour des objets communs, il est relativement facile de déterminer à qui ils appartiennent mais pour des fragments d'astéroïde, c'est plus compliqué : aucune loi n'existe sur le sujet !

Alors il faut se fier à la jurisprudence : "pour faire simple, on dit que si le fragment est posé sur le sol alors il appartient à celui qui le trouve mais s'il est enfoncé alors il appartient au propriétaire du terrain", détaille Brigitte Zanda, enseignante-chercheure et responsable scientifique du projet Vigie-Ciel. 

L'absence de texte législatif sur le sujet pose question aux scientifiques. A qui reviennent ces fragments, perçus comme "un bien commun" par les spécialistes pour leurs recherches scientifiques ? Pour le moment, la question ne se pose pas. En tout cas, tant que les fragments ne sont pas convoités par des acheteurs privés.

Quelle est la valeur d'un fragment d'astéroïde ? 

En l'occurrence, les fragments trouvés n'ont pas de valeur matérielle en tant que telle : "les métaux présents dans ces fragments ne peuvent pas être exploités" indique Brigitte Zanda. En revanche, des collectionneurs pourraient être intéressés pour agrandir leur collection. Le prix du fragment serait alors déterminé par sa rareté, son histoire, sa forme... selon la loi de l'offre et de la demande.

Pour les scientifiques en revanche, ces fragments d'astéroïdes ont une valeur scientifique inestimable : "C'est la 3ème fois seulement dans l'histoire de l'humanité qu'un astéroïde est repéré avant son entrée dans l'atmosphère puis que des fragments sont retrouvés grâce aux calculs de de sa zone de chute", explique Asma Steinhausser, coordinatrice des programmes de sciences participatives Vigie-Ciel au Muséum national d'histoire naturelle.

Ces morceaux d'astéroïde ont une composition chimique similaire à celle du soleil. Ils permettront d'en savoir plus sur la formation du système solaire puisqu'ils ont été créés au même moment. 

Et plus que ça, le fait d'avoir retrouvé plusieurs fragments augmentent la valeur scientifiques de ces derniers : "le fait de pouvoir comparer les différents fragments qui va pouvoir nous renseigner sur la fragmentation et la dispersion d'un astéroïde dans l'atmosphère", détaille Brigitte Zanda, enseignante-chercheure et responsable scientifique du projet Vigie-Ciel. Concrètement, grâce à ces trouvailles les chercheurs vont pouvoir affiner leurs calculs concernant l'ellipse de chute d'un astéroïde. 

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