En plein saison estivale, la falaise s'est écroulée entre Dieppe et Pourville (Seine-Maritime) dans la nuit de jeudi 28 au vendredi 29 juillet. Elle est tombée sur une dizaine de mètres, sans faire de victime.
La falaise s'est à nouveau écroulée sur la cote d'albâtre, sur quelques dizaines de mètres dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 juillet. Fort heureusement, sans faire de victime.
Un phénomène fréquent
Le phénomène est récurent mais cette fois, il survient en période estivale, au moment où les touristes affluent sur nos plages. Les locaux y semblent habitués, même si ces éboulements sont toujours impressionnants. "Je vois une amplification des écroulements. Au début je n'en voyais pas de majeur, alors que depuis une dizaine d'années, j'en ai vu de très importants. C'est toujours impressionnant", nous raconte un habitant.
Aucune mesure spécifique n'a été prise par les autorités à la suite de cet effondrement pour la simple raison qu'il existe déjà un arrêté annuel qui rappelle les consignes de sécurité. L'occasion de rappeler qu'il est très dangereux de se promener en contrebas ou sur les hauteurs de ces falaises.
Le dernier éboulement d'une ampleur similaire avait eu lieu en janvier 2022 près d'Etretat.
Les falaises sont fragiles et s'effondrent facilement dès lors que la pluie s'infiltre dans la craie ou lorsqu'il y a des changements de température ou des vents forts.
Un recul du trait de côte en Seine-Maritime
Attaquées à leur base par les vagues et les galets, fragilisées en hauteur par des infiltrations, ces falaises s'écroulent régulièrement, faisant inexorablement reculer la limite entre la terre et la mer… En Seine-Maritime, ce recul du trait de côte est estimé (en moyenne) à 20 centimètres par an.
Avec le réchauffement climatique, la mer va attaquer encore plus fort la côte. Interrogé le 2 janvier 2022 par la rédaction de France 2 sur la progression de l'érosion du littoral seinomarin, Stéphane Costa, professeur de géographie à l'université de Caen, explique qu'avec "un réchauffement climatique et une élévation du niveau des mers induite, l'attaque des vagues au pied des falaises sera beaucoup plus intense, et donc ces phénomènes d'effondrement risquent d'être plus fréquents."
En 2017, invité du magazine Enquêtes de Régions, ce spécialiste était déjà venu sur la plage du Tilleul pour expliquer à notre journaliste Angèle de Vecchi que le recul des falaises est également fonction de la composition de la craie. C'est ainsi, qu'à l'est de Dieppe, et notamment à Criel, "la falaise compte moins de silex et la craie est moins résistante, ce qui peut aboutir à un recul de 50 centimètres par an, contre seulement quelques centimètres dans le secteur Etretat-Antifer" comme sur la plage du Tilleul.
Ces phénomènes d'effondrement risquent d'être plus fréquents.
Stéphane Costa, professeur de géographie à l'université de Caen
Stéphane Costa expliquait aussi que les éboulements de falaise sont la conséquence de l'attaque de la mer, mais aussi des infiltrations, du ruissellement, de l'alternance des gels et des dégels, et aussi des phénomènes de gravité qui font chuter de gros blocs en aplomb.