Nucléaire. Le site de Penly près de Dieppe choisi pour accueillir le premier des nouveaux EPR français

Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, EDF retient le site de Penly (Seine-Maritime) pour le premier EPR.

Dans son allocution télévisée du mardi 9 novembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait relancer un programme nucléaire et construire de nouveaux réacteurs.

Ce seront des réacteurs de type EPR (comme celui actuellement en chantier à Flamanville dans la Manche) et ce 20 ans après les derniers réacteurs mis en service en France pour produire de l'électricité.

Penly en première ligne

Au lendemain de cette annonce du président de la République, le PDG d'EDF a apporté des précisions sur le scénario de cette relance du nucléaire :

Nous avons proposé qu'une première étape soit de construire six réacteurs sur trois sites : d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme)"

Jean-Bernard Lévy,
président-directeur-général d'EDF

Le site de Penly avait déjà été sélectionné il y a près d'un an par EDF pour recevoir un ou deux EPR, la décision finale devant être prise par le Gouvernement.
C'est désormais chose faite.

Pourquoi Penly ?

Ce site situé à une vingtaine de  kilomètres à l'Est de Dieppe, a été à l'origine conçu, comme la centrale nucléaire de Paluel, pour quatre tranches. Mais seuls deux réacteurs ont été construits.
Il y a donc de la place disponible pour accueillir un ou deux EPR.

Consensus local

Pour défendre la candidature de Penly et faire avancer le dossier, élus locaux (de bords politiques différents) et acteurs économiques de la région dieppoise s'étaient réunis au sein de "Cap Penly" en faveur du projet d'EPR (European Pressurized Reactor).

Satisfaction du député dieppois

Défenseur du projet d'EPR à la centrale de Penly, le député Sébastien Jumel a exprimé sa satisfaction après l'annonce d'Emmanuel Macron :
"Je partage ce point de vue, et c'est peut-être l'un des rares sujets où j'ai un point d'accord avec le président de la République, si l'on veut lutter contre le réchauffement climatique, il faut développer les énergies décarbonées, et parmi elles, évidemment la nécessité de réfléchir aux réacteurs de nouvelle génération."

Je prends donc cette annonce comme une bonne nouvelle pour le territoire normand et le territoire dieppois. Il nous appartient désormais, en lien avec les acteurs sociaux, avec les organisations syndicales, avec les acteurs économiques, de faire en sorte que ce projet soit exemplaire sur tous les plans."

Sébastien Jumel,
député (PCF) de la 6e circonscription de
Seine-Maritime

durée de la vidéo : 00h01mn45s
©France Télévisions

Premières réactions syndicales

Alors qu'au niveau national, les représentants syndicaux d'EDF expriment leur prudence et s'interrogent sur la méthode et les incertitudes entourant le projet, localement, l'annonce du choix de Penly est une satisfaction :

C'est une bonne nouvelle ! Pour l'emploi c'est très bien, pour la région dieppoise également, pour le devenir de l'énergie nucléaire également."

Nicolas Vincent,
secrétaire général CGT de la centrale de Penly (Seine-Maritime) à France 3 Normandie le 10 novembre 2021

Mais le responsable syndical a précisé à notre journaliste Karima Saïdi qu'il y a eu plusieurs annonces et qu'elles ne sont pas toutes aussi bonnes. Ainsi il explique "qu'il ne faut pas décorréler l'annonce de la construction de nouveaux EPR d'avec l'annonce du président Macron en 2018 concernant la fermeture de 14 réacteurs nucléaires pour 2035". Ce qui peut, selon Nicolas Vincent, obliger des agents à déménager.
Le syndicaliste regrette aussi qu'Emmanuel Macron n'a pas retenu l'idée d'une baisse de la TVA à 5,5% sur l'énergie pour permettre aux usagers de payer l'électricité le moins cher possible.

Des emplois pour Dieppe

Le syndicaliste, évoquant le nombre de travailleurs détachés présents sur le chantier de l'EPR de Flamanville, déplore que ces personnes soient amenées à voyager sur toutes les grandes constructions :

Donc, nous ce qu'on veut c'est amener de l'emploi pérenne sur le bassin d'emploi dieppois. On veut que ce soit des emplois où les gens puissent s'installer durablement dans la région dieppoise."

Nicolas Vincent,
secrétaire général CGT de la centrale de Penly (Seine-Maritime)

Le syndicat CGT souhaite par ailleurs intégrer le comité de pilotage mis en place par le préfet de la Seine-Maritime pour, au vu du retour d'expérience du chantier de Flamanville, éviter les pratiques douteuses en matière d'emploi.

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