Une opération de contrôle et d'enlèvement de déchets immergés est en cours au large des côtes seinomarines entre Le Havre et Le Tréport
Mise en place par les services de l'Etat chargés, en Seine-Maritime, de contrôler les pêches et l'environnement marin, cette opération, coordonnée par la préfecture de la Seine-Maritime et la préfecture maritime Manche-Mer du nord, a débuté ce mardi (23 juillet 2019) et va durer trois jours sur 130 kilomètres de littoral.
Une première
Présentés comme étant "une première au niveau national tant par son objectif que par son ampleur et la mobilisation de l’ensemble des acteurs" ces trois jours de nettoyage ont pour but de retirer du milieu marin des engins de pêche (filets et casiers) abandonnés et/ou non marqués par des plaisanciers ou des pêcheurs professionnels, constituant ainsi des déchets nuisibles pour l’environnement marin, pour la pêche durable et un danger pour la sécurité en mer.Normalement, on ne devrait pas avoir besoin de faire ça. C'est à dire qu'on devrait se trouver avec des pêcheurs, avec des plaisanciers, avec des professionnels parfois, qui s'occupent correctement de leurs apparaux de pêche et qui, de ce fait-là, ne vont pas laisser de déchets dans la mer… Il faut savoir que, un filet que vous avez laissé trop longtemps dans la mer, un casier que vous avez laissé trop longtemps, il va continuer à pêcher ! Et donc va se créer tout un cycle qui n'est pas absolument pas un cercle vertueux pour l'environnement puisque vous aurez après des cadavres de poissons, des crustacés qui vont venir… Et tout ça c'est très mauvais pour l'environnement marin.
- Benoît Lemaire, directeur de cabinet du préfet de Seine-Maritime
Pollution et sécurité
Ces déchets, non biodégradables et volumineux, sont nuisibles à l’environnement marin. Ils polluent la mer et étouffent la flore sur laquelle ils reposent. Par ailleurs ils peuvent même devenir un danger pour la sécurité de la navigation.Une fois remontés à bord du bateau baliseur "Chef de Caux" de l’armement des Phares et Balises (bateau guidé par un moyen nautique de la DDTM 76 (ULAM 76/27) et un moyen nautique de la brigade fluviale de gendarmerie de Rouen, avec l’appui de la gendarmerie maritime de Dieppe et du service des Phares et Balises de la DIRM MEMNor), ces déchets seront ramenés à terre en vue de leur destruction par les opérateurs portuaires associés à cette opération.
Pêche frauduleuse
L'autre versant de cette opération vise à repérer des filets, lignes et casiers posés dans l'illégalité. Non identifiés, trop nombreux ou déposés en fraude, ces engins de pêche immergés par les pêcheurs (professionnels ou plaisanciers) constituent une infraction à la réglementation.La pêche avec ce type d’engins est en effet précisément réglementée : type et nombre d’engins et zones de pêche, tant dans un but de préservation de l’environnement que de gestion durable de la ressource. Il est donc obligatoire d’identifier les dispositifs afin que les services de l’État puissent procéder à des contrôles. Or, selon la préfecture de Seine-Maritime, "les unités chargées d'effectuer ces contrôles constatent régulièrement la présence d’apparaux non identifiés, malgré les rappels faits régulièrement aux usagers de la mer : comités des pêches, réunions d’information des plaisanciers, conseils portuaires…"
En marge de l'opération de contrôle et de nettoyage, les services de l'Etat souhaitent aussi "sensibiliser les usagers de la mer au nécessaire respect des règles d’utilisation et de marquage des engins de pêches".