Les deux réacteurs du centre nucléaire de production d'électricité d'EDF de Penly (Seine-Maritime) sont l'arrêt depuis le 20 août 2022. Les travaux dans l'unité N°1, où des problèmes de corrosion ont été détectés, seront prolongés de plusieurs mois.
L'une des deux centrales nucléaires de Seine-Maritime, celle de Penly (à l'est de Dieppe) a cessé de produire de l'électricité.
Maintenance
La tranche N°2 a été mise à l'arrêt le 20 août 2022 pour une opération de maintenance programmée et prévue de longue date. En plus du remplacement d'un tiers du combustible, il s'agit, indique EDF, de réaliser "des essais fonctionnels cuve ouverte, de contrôler les soudures du circuit d’injection de sécurité par un système d’ultrasons amélioré pour détecter et caractériser l’éventuelle présence de corrosion sous contrainte."
Cela représente 12.000 activités et modifications programmées et, précise la direction de la centrale, "2000 intervenants sont attendus sur le site aux côtés des 1000 salariés EDF et prestataires".
Corrosion
Quant à la tranche N°1, arrêtée en octobre 2021 pour des travaux de maintenance, on y a découvert un problème de corrosion sur le système de sécurité. En janvier 2022, EDF prolongeait l'arrêt du réacteur concerné.
Sept mois plus tard le problème n'est pas toujours pas réglé puisque le 24 août 2022, EDF annonçait que 4 réacteurs touchés par ces problèmes de corrosion resteront à l'arrêt à l'automne.
Les quatre réacteurs concernés par la prolongation des arrêts sont :
- Cattenom 1 (remise sur le réseau désormais prévue le 1er novembre)
- Cattenom 3 (11 décembre)
- Cattenom 4 (14 novembre)
- Penly 1 (23 janvier 2023).
Ces problèmes de corrosion ont été détectés ou soupçonnés au niveau de soudures des coudes des tuyauteries d'injection de sécurité (qui permettent de refroidir le réacteur en cas d'accident) reliées au circuit primaire. Cette corrosion dite "sous contrainte" se traduit par des petites fissures. Selon l'AFP, EDF a proposé une méthode pour vérifier et régler ces problèmes, validée fin juillet par l'Autorité de sûreté nucléaire, qui a donné son accord pour que le groupe contrôle l'ensemble de ses réacteurs d'ici à 2025, par ultrasons.
Pénurie d'électricité cet hiver ?
Entre opérations de maintenance prévues, et arrêts liés à ce sujet de corrosion décrit plus haut, sur un total de 56 réacteurs nucléaires, 32 étaient à l'arrêt à la date du 25 août 2022. La découverte depuis quelques mois de problèmes de corrosion sous contrainte a entraîné la mise à l'arrêt de 12 réacteurs, les autres étant arrêtés pour des maintenances prévues.
Doit-on craindre un manque d'électricité, et des coupures l'hiver prochain ?
Non, selon Marc Benayoun, directeur exécutif d'EDF chargé du pôle clients, services et territoires. Interrogé mi-juillet 2022 à ce sujet au Sénat, il s'était voulu rassurant et avait déclaré, rapporte l'AFP, "qu'il n'y a pas eu de black-out en France depuis 1978, et même si on est dans une situation très difficile, il y a quand même de très fortes chances que nous passions l'hiver sans délestage."