C'est un nouveau type de commerce installé dans des villages. Le concept de supérette API a été crée par des entrepreneurs français en 2022. Les habitants d'un village proche du Tréport ont découvert le 5 septembre 2024 comment faire leurs courses dans ce magasin connecté mais sans personnel.
"On était pressés de voir ce que ça donnait. C'est pour ça qu'on est venu le premier jour, c'est toujours intéressant d'avoir ce qu'il faut tout près de chez soi." Une cliente a franchi le pas et s'est aventurée dans ce grand mobile-home recouvert de bois installé dans le village seinomarin de Saint-Pierre-en-Val.
Tout est automatisé
C'est une supérette en libre-service entièrement automatisée. Pour entrer, il faut créer un compte pour avoir une carte d'accès ou un flashcode qui permet d'ouvrir la porte du commerce.
Le client doit absolument être identifié pour pouvoir faire ses courses.
Il n'y a pas d'hôte de caisse. Le paiement ne peut pas se faire en espèces. Une fois par jour, un employé qui s'occupe de plusieurs supérettes vient achalander les rayons et veiller au bon fonctionnement.
La supérette est surveillée par des caméras, un interphone permet aux clients d'avoir un interlocuteur.
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Un concept qui vient de Scandinavie
Dans le magasin de 40 mètres carrés, des rayons bien remplis, du frais et de l'épicerie, des produits d'hygiène etc...700 références, tout sauf de l'alcool.
Le concept de supérettes automatisées ouvertes jour et nuit a déjà été testé et développé en Suède, avec succès. En France, des entrepreneurs de Nouvelle-Aquitaine l'ont lancé en 2022. Il n'y en avait pas encore en Normandie.
Le critère pour s'installer est le nombre d'habitants (plus de 600) et l'éloignement de la première grande surface. Les maires se portent parfois candidats ou ils sont prospectés.
On s'implante dans des communes dans lesquelles il n'y a plus d'épicerie de village pour apporter un nouveau service de proximité.
Marie-Laure Basset, directrice Générale "API"
Reportage de Grégory Archiapati et Pierre Léonard :
La directrice de la société API poursuit : "Dès le départ, on a voulu une offre à prix compétitifs". La société travaille avec un groupe français de la grande distribution, 70% des produits sont estampillés de sa marque distributeur.
Dans ces territoires ruraux, les produits locaux figurent aussi dans les rayons "à chaque fois qu'on ouvre une supérette, on les source dans un périmètre de 50 km".
En Seine-Maritime, une autre supérette ouvre en septembre à Notre-Dame d'Aliermont. Une vingtaine est prévue en Normandie.
D'autres idées pour faire renaître les commerces dans les campagnes
En Normandie, cinq communes sont aidées par le mouvement "Bouge ton coq" et sa plateforme de financement pour créer des épiceries participatives avec un modèle non lucratif sous statut associatif.
Une centaine d'épiceries ont pu ouvrir en France grâce à cette idée.
Les communes de moins de 3 500 habitants dépourvues de commerce alimentaire généraliste sont éligibles pour être accompagnées par "Bouge ton coq".
En 2024, cinq villages normands sont retenus : Longchamps (Eure), Drosay (Seine-Maritime), Coulonces (Calvados), Meulles (sur la commune de Livarot-Pays-d'Auge, Calvados) et Terres de Bord (Eure).
