Les traditionnelles fêtes de la mer à Fécamp se sont déroulées dimanche 2 février dans une ambiance particulière. Deux jours après le Brexit, les pêcheurs normands s'interrogent sur leur devenir et le partage des zones d'activités.
La Saint-Pierre des marins à Fécamp est toujours un moment d'émotion pour la communauté maritime.
Sauveteurs en mer, marins et pêcheurs ont participé comme toujours aux traditionnelles processions et à la bénédiction des bateaux, mais dans un état d'esprit plus inquiet qu'à l'ordinaire.
Cette année le Brexit a assombri les festivités.
"Je suis très inquiet honnêtement, et tous les pêcheurs dans l'ensemble sont très inquiets. On espère trouver une solution, et que les politiques pourront nous aider à franchir le cap. ce sera une année de négociations " nous explique Yvon Neveu, armateur et gérant de la Criée de Fécamp.
A Fécamp une trentaine de bateaux sont amarrés au port. Parmi eux, le Vicomté, un chalutier de 21 mètres sur lequel Mathieu Panel et ses quatre marins travaillent. Avec le Brexit, il pourrait voir sa zone de pêche et ses bénéfices divisés par deux.
"-le Brexit- va réduire les zones de pêches, amener une concurrence entre les bateaux français mais aussi européens comme les hollandais " s'inquiète Mathieu Panel
En revanche, les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques voient d'un bon oeil la sortie des britanniques de l'Union européenne. Ils espèrent qu'à terme les coquillards anglais ne pourront plus venir au large des côtes françaises pécher la coquille.
"Nous on laisse la ressource reposer du 15 mai au 1er octobre pour qu'elle se régénère, les anglais non ! Ils la travaillent à longueur d'années, sans quotas, avec une taille plus petite que la nôtre. Ils nous ravagent quoi !" Jonathan Cantès, pêcheur de coquilles
A Fécamp, les bateaux de pêche emploient une centaine de personnes. Tous espèrent un accord commercial avec les britanniques, qui exportent 70% de leur production...dans l'hexagone.