Nouveau portrait des personnages qui ont marqué l'histoire du Havre depuis 1517.
Louis Eudier a traversé le 20è siècle avec Le Havre. Il fut l'un des leaders syndicaux de l'importante classe ouvrière de la ville.
Il sera ensuite déporté à Auschwitz, d'où il reviendra en 1945.
L'histoire sociale du Havre est très riche. Lors des manifestations contre la loi travail en 2016, elle fut même surnommée "capitale de la grève". Parmi tous les leaders syndicaux qui ont traversé cette histoire, Louis Eudier occupe une place particulière.
Né en 1903, il milite avec les anarcho-syndicaliste dès qu'il entre dans le monde professionnel. En 1922, Le Havre connait l'une des plus longues grèves du pays : 110 jours. Eudier fait partie des derniers irréductibles sur les barricades du Cour de la République où quatre militants sont morts.
Il devient ensuite le secrétaire du puissant syndicat CGT des Métaux. Il mènera à ce titre la première occupation d'usine en France en 1936. A l'usine d'hydravions Breguet, 580 ouvriers se mettent en grève comme un seul homme pour protester contre le licenciement de deux d'entre eux qui ont fait grève le 1er mai. En seulement deux jours, la direction, sous la pression des autorités, cèdent à toutes les revendications des grévistes.
Mais en 1941, sa vie bascule. Il est arrêté par la police française et livré à la Gestapo. Il sera déporté à Auschwitz d'où il reviendra en 1945.
A son retour, il continuera à militer syndicalement à la CGT. Et politiquement, il sera longtemps élu communiste au côté de René Cance et André Duromea, il participera à la reconstruction du Havre.
Video : reportage de Danilo Commodi, Anne-Laure Meyrignac, David Frotté et Rozenn Méheust avec des interviews de
Philippe Huet, écrivain
Jacques Defortescu, ancien secrétaire de l'Union Locale CGT du Havre
Marcel Saunier, ancien secrétaire CGT Rafinnerie Total et compagnon de Louis Eudier
avec des documents de Gaumont Pathé Archives, Archives Départementales de Seine-Maritime, et de l'Institut d'Histoire Sociale CGT