Avec le chorégraphe Salia Sanou, Abd Al Malik vient présenter ce jeudi 16 janvier son spectacle "Le jeune Noir à l'épée"
C'est un festival singulier qui revient au Havre en ce début d'année 2020, du 16 au 19 janvier. Pour cette 9e édition, les organisateurs continuent de proposer ce qui a fait le succès de la formule : "faire entendre au Havre, port à l’imaginaire foisonnant, des écrivains du monde entier et partager avec le public leurs livres et leurs engagements".
Ce festival littéraire se démarque des autres grâce aux rencontres opérées entre le livre et la scène : "ainsi se croisent chaque année le temps d’un long weekend au Havre, des écrivains et des artistes parmi les plus talentueux du moment."
► Programme complet et infos pratiques
sur le site legoutdesautres.lehavre.fr
"On prône la paix, pas l'épée"
Premier temps fort du festival 2020, le spectacle programmé ce jeudi 16 janvier à 20h au théâtre de l'hôtel de ville et intitulé "Le jeune Noir à l'Epée":"Etre français c'est refuser l'asservissement"
Abd Al Malik s’associe au chorégraphe Salia Sanou pour créer ce spectacle né à l’occasion de l’exposition "Le Modèle Noir de Géricault à Matisse" (Musée d’Orsay).Puisant dans cette toile matière à un slam méditatif et poétique, Abd Al Malik s’interroge sur son identité à l’heure de la mondialisation. Le jeune Noir s’incarne alors sous nos yeux. Il quitte la toile pour devenir un jeune homme, tout juste sorti de prison, qui retrouve sa cité dortoir. L’homme est révolté, sa conscience partagée entre ses racines africaines et sa culture française. Cette rébellion intime est rythmée, slamée et chantée par Abd Al Malik qui n’est pas sans ressembler à son héros. Tous deux ont le même désir de « quitter la rue et la haine sans abandonner les siens ».
Selon le programme du festival, cette installation artistique, militante et festive mêle l’art contemporain, la danse, le théâtre, le rap, le slam et la chanson.
Il y a vraiment cette idée de dire qu'aujourd'hui, c'est important de parler de nos singularités, mais aussi de réfléchir, notamment en France et en Europe, à comment on va raconter ce récit, ce récit national. Mais qui soit un récit inclusif qui permette finalement qu'on soit noir, vert, jaune, blanc, rouge… qu'importe ! Qu'on soit de tel ou tel milieu socio-culturel, mais de dire que nous tous nous sommes la France ! Que nous tous nous participons à ce qu'est la France aujourd'hui, à ce qu'est devenue la France ; et l'Europe ; et le monde. Et pour ça, on doit pouvoir raconter des histoires de notre endroit.
Il se trouve que je suis noir, mais comme Césaire : "Noir comme un département de l'humanité". Et c'est important de dire que, avant d'être noir, je suis un être humain et qu'aucun être humain n'est étranger à l'humaine condition. Donc on raconte l'histoire de l'humanité de l'endroit où on se trouve.
Et c'est hyper important parce qu'aujourd'hui, lorsqu'on parle d'universel, lorsque des blancs parlent d'universel, c'est accepté. Mais lorsque les noirs, entre eux, parlent d'universel, ça a un peu tiqué.
Et pour ça que c'est important de dire on peut être noir, entre noirs, et parler de tous et à tous, encore une fois parce que nous sommes tous des êtres humains, et puis, in fine, qu'on puisse avancer tous ensemble…
- Abd Al Malik à Patrick Simonin sur TV5 Monde le 13 janvier 2020
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