Le Transatlantique "Ile de France" est lié à l'histoire du Havre. Surnommé la "rue de la paix de l'Atlantique", il témoigne de l'art de vivre français. L'établissement "French Lines et compagnies" basé au Havre a prêté une partie de ses collections au "musée des années 30" à Boulogne-Billancourt.
Un navire valeureux et luxueux
Le 22 juin 1927, le paquebot "Ile de France" quittait le Havre pour le début d'une longue carrière transatlantique. Il navigua 32 années. Ses états de service sont exceptionnels.Le navire fit 620 traversées, fut médaillé de la croix de guerre pour ses transports de troupes, et obtint la croix du mérite maritime pour le secours à 750 naufragés d'un paquebot italien en 1956.
Surnommé le "Saint-Bernard des mers", L'"Ile de France" restera aussi dans l'histoire pour son style, son luxe. En 1927, c' est une vitrine de l'art déco qui relie Le Havre à New-York. . Paris venait d'accueillir l'exposition internationale des arts décoratifs.
Meubles, orfèvrerie, sculptures modernes s'offrent aux regards des passagers de la première classe.
Heureux passagers, avant guerre, ils sont enviés par les Américains, sous le régime de la prohibition. C'est l'âge d'or des Transatlantiques.
La compagnie générale transatlantique était la seule où les vins étaient servis à discrétion et compris dans le prix de la traversée. Cela contribuait à l'atmosphère de fête qui régnait
Des meubles, uniformes, objets s'orfèvrerie, photographies liés au paquebot "Ile de France" sont conservés par l'établissement havrais "French Lines et compagnies". Ils ont été confiés au "musée des années trente" de Boulogne-Billancourt. L'exposition "l'art déco, un art de vivre" se tient jusqu'au 10 février.
26 février 1959, l'ultime départ du Havre
Des havrais rassemblés le long de la digue, le coeur noué. Ils ont assisté au départ du paquebot vers le Japon. L'image se reproduira 20 ans plus tard pour le dernier voyage du "France" vers son démantèlement.Au Japon, l'"Ile de France" fut loué par la compagnie de cinéma américaine "Metro Goldwyn Mayer". Il servit de décor au film catastrophe "Panique à bord". Le "bijou" de la Marine Marchande française subit les affres du tournage.
En mer d'Osaka, Il fut dévasté et coulé. Ironie de l'histoire pour ce bateau qui transporta sans encombres tous ses passagers et secouru des naufragés.