C'est une boutique familiale de la rue de Paris. Elle a vu le jour sous Napoléon III, et fut une étape prisée des passagers des Transatlantiques. C'est la 5e génération de gantiers Bisserier. Ils ont su comprendre les désirs des clients et cultivé un accueil chic et chaleureux.
C'est un commerce havrais qui a traversé trois guerres, les bombardements de 1944 et fut le premier à renaitre dans la ville reconstruite. La maison Bisserier est toujours là. Des générations de havrais viennent y choisir des accessoires de mode raffinés.
Bisserier, c'est un nom du Limousin. Les fondateurs sont un couple d'ouvriers gantiers de la Haute-Vienne, Marie et Pierre, arrivé Porte Océane vers 1870.
Il était riche du savoir faire de Saint-Junien, une des capitales de la ganterie française, pour travailler des cuirs fins. Le couple a ouvert sa petite manufacture et sa boutique, rue de Paris.
Le commerce s'est transmis de père en fils, de mère en fille. Avant la guerre "On portait des gants été comme hiver et l'on pouvait être uniquement gantier"'explique Claudie, arrière-petite-fille des fondateurs.
A l'époque des traversées transtlantiques Le Havre-New York, les passagers se pressaient pour venir acheter ces gants français, les plus "beaux du monde". Le personnel des paquebots en prenait beaucoup pour les revendre en Amérique.
Un tel succès que la famille Bisserier avait installé un "petit magasin dans la gare maritime parfois ouvert en pleine nuit". La boutique de la rue de Paris fut détruite par les bombardements. Le commerce fut installé provisoirement dans la cité commerciale Thiers. Il fut le premier a retrouver la rue de Paris en 1952. Son immeuble fut choisi pour la pose de la première pierre de la reconstruction.
Aujourd'hui, la famille ne vend plus seulement des gants. Elle valorise le savoir-faire d'artisans français et européens. L'atmosphère feutrée du magasin garni de petits tiroirs est un repère rassurant pour les havrais.