Il est spécialiste des records et des défis sportifs un peu fous : le coureur de Montivilliers, Patrick Malandain, s'est lancé depuis le 14 juin 2021 dans une course de 4989 kilomètres pour copier un challenge américain, la "3100 miles race".
Patrick Malandain est parti le 14 juin pour une course de 4989 kilomètres, tout en restant dans sa commune de Montivilliers. Et pour cause, il effectue 5543 tours de la même boucle, un défi sportif et surtout mental pour dépasser ses limites. Cette course, c'est la copie de la plus longue course à pied organisée depuis 1997 à New-York, la célèbre "3100 miles race".
Une course mythique
Cette course à pied de près de 5000 kilomètres est organisée dans le Queens, un arrondissement de New-York, elle se déroule de mi-juin à début août, en 52 jours maximum. Les coureurs engagés font 5 649 fois le tour d'un quartier, soit une boucle de 883 mètres. Chaque jour, ils courent environ 97 kilomètres. C'est un effort physique et c'est aussi une épreuve mentale de répéter le même parcours en boucle tout en parcourant une telle distance.
"3100 miles in Monti !"
La course new-yorkaise est très sélective, le coureur normand, malgré ses performances n'a jamais pu y participer. A ce jour, aucun français ne l'a accomplie. Pour la vivre d'une certaine façon, l'athlète a décidé de la transposer dans sa commune de Montivilliers, située à une dizaine de kilomètres au nord-est du Havre en Seine-Maritime. "Il y a maximum 14 participants, on m’a prétendu que je n’étais pas capable de la faire, je me suis dit par égo : je vais la faire à Montivilliers !" nous précise Patrick Malandain.
Il a donc choisi une boucle de 930 mètres qu'il parcourt de 6h du matin jusqu'à 20 heures environ : 14 heures de course et d'effort, avec seulement quelques pauses pour se ravitailler.
"Il termine par deux tours en marchant pour décontracter les jambes : 102 km au compteur aujourd'hui"
Chaque jour depuis le premier tour entamé le 14 juin, il est possible de suivre l'exploit du coureur. On peut y découvrir la joie quand les jambes s'allègent, la douleur quand la chaleur se renforce, le plaisir d'être accompagné pendant quelques tours par des collégiens de passage, un élu, des habitants ou des proches. L'objectif est de faire environ 100 kilomètres par jour, "un défi pour prouver qu'il est capable de faire cette course new-yorkaise et pour pouvoir y participer un jour" s'enthousiasme Benoît Baudu de la mairie de Montivilliers.
Je n’y trouve pas d’euphorie, pas de joie, pas de déception, par contre : j’ai découvert le quartier et surtout les gens, je suis devenu la mascotte du coin !
Interviewé en fin de journée, après plusieurs heures de course et 103 kilomètres au compteur, le normand nous confie quelques impressions sur ce défi totalement atypique. Il évoque une course monotone, répétitive, le trottoir défile sous ses pieds sans surprise et pourtant, elle est marquante à ses yeux cette course ! "Je n’y trouve pas d’euphorie, pas de joie, pas de déception, par contre : j’ai découvert le quartier et surtout les gens, je suis devenu la mascotte du coin, les riverains me font des gâteaux, les gens me saluent par les voitures … rien que pour ça, je me suis dit faut continuer." Il continue et se demande chaque matin d'où lui vient cette envie d'y retourner, d'où lui vient ce moral d'acier et reconnait qu'il "est toujours surpris de pouvoir réaliser des projets si usants!"
"C'est un modèle pour la ville"
Ce défi est suivi de près par les habitants de Montivilliers. Patrick Malandain est un adepte des paris un peu fous, il a notamment battu le record du monde en effectuant 10 000 kilomètres en moins de 100 jours, en 2016. Depuis plus de 30 ans, il court à travers le monde entier, il a également traversé l'Australie. Cette fois-ci, il joue à domicile, auprès de ses proches. Il est soutenu par la mairie et son personnel. "Certains collègues le voient passer toutes les 7 minutes devant leurs fenêtres, c'est un ambassadeur sportif. C'est une personne qui cherche à se dépasser, pour cette course, c'est le mental qui compte", admire Benoît Baudu, "il nous montre qu'on peut repousser ses limites !"