Edouard Philippe s'est exprimé au sujet de la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires, vivement contestée par certains usagers de la route. Le premier ministre préfère être impopulaire si cela permet de sauver des vies. La mesure sera effective dimanche 1er juillet.
La mesure fait polémique depuis qu'elle a été évoquée par le gouvernement en janvier dernier. Dimanche 1er juillet, la limitation de vitesse sur les routes à double sens sans séparateur central sera abaissée de 90 à 80 km/h.
Des associations d'usagers de la route s'opposent vivement à ce changement du code de la route. Depuis plusieurs mois, les motards multiplient les manifestations et opérations escargots pour protester contre la politique de sécurité routière du gouvernement.
Edouard Philippe, très critiqué depuis l'annonce de la mesure, s'est exprimé de façon plutôt directe sur le sujet :
Le premier ministre l'admet : cette idée ne fait pas l'unanimité. Un sondage récemment publié dévoile que 74% des Français ne sont pas en faveur de la limitation à 80 km/h.L'objectif, ça n'est pas d'emmerder le monde. L'objectif, c'est de faire en sorte qu'il y ait moins de morts et moins de blessés graves.
A l'ancien maire du Havre de répondre "on peut vivre avec l'impopularité". Le prix à payer pour sauver jusqu'à 400 vies par an, selon lui.
3.500 à 3.600 morts par an, 75.000 blessés par an, dont 25.000 font l'objet de lésions soit cérébrales soit physiques. C'est un constat qui n'est pas acceptable, c'est un coût humain terrifiant.
Cette mesure n'est toutefois pas définitive. Une clause de revoyure est prévue pour 2020, où les effets de l'abaissement de vitesse sur routes secondaires seront évalués. Les autorités affirment que cela devrait inverser la courbe de la mortalité sur les routes.
C'est ce qu'affirme la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon. Elle est convaincue que cette mesure va "donner des résultats à court terme".On l'a vu pour les radars: à partir du moment où tous les conducteurs avaient le même risque d'être contrôlés, tous ont modifié leur comportement
Un coût de 27 000 € pour la Seine-Maritime
Ces derniers jours, les agents techniques de la route sont à pied d'oeuvre pour installer les nouveaux panneaux de limitation. Le département de Seine-Maritime en compte 126. Le changement de ces indicateurs en bord de chaussée coûte 27 000€ à la collectivité.Le reportage de Raphaël Deh et Didier Meunier. Montage : Lucie Courbe.
Avec les interviews de :
- Nils Cadel, agent technique direction des routes
- Pierrich Folligné, chef d'agence de Clères direction départementale des routes
- Stéphane Jarlégan, directeur de cabinet de la Préfète de Région