L'entrée en vigueur de la nouvelle limitation de vitesse prévue le 1er juillet fait l'objet de vives critiques à la campagne. Au point que les trois députés de l'Orne ont tenté d'infléchir la position du gouvernement. Sans succès.

Il est des sujets, assez rares il est vrai, où la droite et la gauche peuvent se retrouver à l'Assemblée nationale. Il y a quelques jours, le député Les Républicains de l'Orne Jérôme Nury a tenté de défendre une proposition de loi visant à aménager l'application de la limitation à 80 km/h. Le texte a été co-signé par ses deux collègues du département, Véronique Louwagie, qui siège comme lui au sein du groupe des Républicains, et Joaquim Pueyo, député du groupe Nouvelle Gauche.

"J'ai effectivement soutenu cette proposition de loi des Républicains, explique l'ancien maire d'Alençon. Le texte proposait de donner aux départements le pouvoir de choisir les routes concernées par cette nouvelle limitation de vitesse. "Je trouve que cette idée allait dans le bon sens. Il est dommage de généraliser une décision alors qu'il me semble qu'on connaît nos territoires", poursuit Joaquim Pueyo. Le texte a été rejeté sans même être discuté. Les 80 km/h entreront bien en vigueur le 1er juillet.

Extrait : C'est la France des campagnes qui est pénalisée. C'est la France sans métro, sans tram, sans bus qui est visée (...) Nos concitoyens qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture pour se déplacer en ont marre d'être pris pour des vaches à lait... même en Normandie.


Si malgré leurs divergences politiques les trois députés se retrouvent sur ce texte, c'est aussi parce que le sujet est sensible chez leurs électeurs. Au vide-grenier de Radon, le sujet fait une quasi-unanimité. "Cela ne changera rien pour les gens indisciplinés" dit Jean-Claude, persuadé que les 80 km/h n'auront aucun effet sur la mortalité routière. "Sur certaines petites routes, je suis d'accord. Sur les belles lignes droites, je ne vois pas bien l'intérêt", poursuit Esteban. 

Dans un département où la voiture est la règle pour se déplacer, cette limitation appliquée sur les routes à double-sens de circulation sans séparation centrale (autrement dit sur l'essentiel du réseau routier rural...) est perçue comme un piège. "Sur certaines routes, les 80, on les oubliera vite", s'inquiète Esteban qui craint de se faire prendre par les radars. Cette limitation a-t-elle pour unique et noble objet de réduire le nombre de morts sur les routes. "J'espère que c'est la vérité, mais j'en doute", ajoute Jean-Claude. Un sentiment que le député Jérôme Nury pense avoir résumé : "nos concitoyens qui n'ont d'autres choix que de prendre la voiture en ont marre d'être pris pour des vaches à lait !"


 

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