Au Havre, les premiers mètres cubes de gaz sont sortis du terminal méthanier flottant. Le navire a été mis en service ce jeudi 26 octobre. Le gaz sera importé de Norvège ou du Libéria, et couvrira 10% de la demande française en énergie. Un équipement fortement contesté par les associations écologiques.
La Cap Ann, un impressionnant navire de 283 mètres de long est amarré quai Bougainville au Havre (Seine-Maritime) depuis le 18 septembre 2022, après un long périple, et un accueil musclé par des militants de Greenpeace à son arrivée. Le bateau transportait alors dans ses flancs une cargaison de gaz liquide norvégien.
Le terminal méthanier du Havre est en service
TotalEnergies, l'opérateur de ce terminal méthanier flottant contesté, a annoncé sa mise en service ce jeudi 26 octobre, affirmant que le navire d'importation de gaz liquéfié (GNL) avait commencé a injecté ses premiers mégawattheures de gaz dans le réseau de GRTgaz.
Le combustible est transporté dans sa forme liquide et maintenu à une température de -160 degrés, puis chauffé dans ce bateau usine pour atteindre l'état gazeux, avant d'être injecté dans le réseau français. À l'avenir, des navires méthaniers viendront se poster le nom du terminal pour livrer le gaz liquide.
Compenser la fin de l'approvisionnement du gaz russe
Ce nouveau terminal méthanier flottant français vise à compenser la fin de l'approvisionnement du gaz russe par gazoduc, en raison de la guerre en Ukraine. Avant le conflit, l'Europe était dépendante du gaz russe à 40%.
Les Français, mais aussi les Italiens et les Allemands ont donc fait ce choix d'unités flottantes de stockages et de regazéification, ce qui devrait augmenter d'un tiers leur production d'énergie.
Le terminal méthanier havrais est ainsi censé couvrir 10% de la consommation française en énergie, grâce à sa capacité de gazéification maximale de 5 milliards de mètres cubes par an.
Un danger pour la population et le climat, selon Greenpeace
Plusieurs associations écologistes, dont Greenpeace, dénoncent ce nouveau terminal méthanier, estimant que du gaz de schiste sera aussi importé en France, rappelant aussi la toxicité des énergies fossiles pour l'environnement.
Greenpeace estime que TotalEnergies porte une responsabilité dans la crise climatique, considérant que les dangers de son terminal méthanier pour la population et le climat ont été occultés.