Le Havre : des gilets jaunes devant la justice

17 personnes, gilets jaunes ou sympathisants, comparaissaient ce matin devant le tribunal de police du Havre pour occupation illicite du domaine public. En janvier, ils avaient été contrôlés aux abords du rond-point de Saint-Romain-de-Colbosc.

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Un "procès politique", pour "casser le mouvement des gilets jaunes", les mots sont de Sophie Haussetête, avocate de 16 des 17 prévenus poursuivis devant le tribunal de police. 

Le 6 janvier dernier, ses clients, gilets jaunes ou sympathisants du mouvement, avaient fait l'objet d'un contrôle d'identité par la gendarmerie - alors qu'ils étaient rassemblés aux abords du rond-point de Saint-Romain-de-Colbosc - puis de poursuites judiciaires pour occupation illicite du domaine public.

Une procédure jugée disproportionnée par l'avocate, qui a plaidé l'exception de nullité pour ces contrôles - "les gendarmes n'étaient pas habilités à faire des contrôles d'identité sur la D81" - mais aussi la dispense de peine. "Le trouble à l'ordre public a cessé, ils ne sont pas revenus sur les lieux pour manifester", explique Sophie Haussetête. 

L'incompréhension des prévenus

Le procureur de la République a requis 300 euros d'amende dont 200 assortis de sursis, pour chaque prévenu. Une "réquisition sévère", d'après Sophie Haussetête, d'autant que la quasi totalité d'entre eux a un casier judiciaire vierge.

Du côté des prévenus, un sentiment de sidération prévaut, comme en témoigne le discours de l'un d'entre eux face à la présidente d'audience : "je suis petit-fils de policier, fils de policier, je ne suis pas un délinquant, je ne comprends pas ce que je fais là".

Autour de lui, 16 hommes et femmes. Ils sont conducteur d'engins, demandeur d'emploi, mère au foyer ou encore aide-soignante, tous issus de milieu modeste et tous dans l'incompréhension face aux poursuites judiciaires, assurant qu'ils n'étaient pas là pour dégrader ou casser, mais simplement pour échanger et débattre.

"On a l'impression d'être des délinquants alors qu'on est tous pères et mères de familles. On ne comprend pas (...) on n'est pas des casseurs", raconte Pascal Leborgne, l'un des prévenus.

Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 7 mai.


 
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