Une tonne de cocaïne, qui dérivait dans la Manche, a été interceptée par la police britannique, mercredi 19 avril. Une cargaison de drogue repêchée après un premier échouage de 2 tonnes en Normandie fin février. Des stupéfiants très probablement destinés au marché anglais.

Des ballots de cocaïne flottants qui dérivaient dans la Manche et repêchés, le mercredi 19 avril, par la police britannique, puis rapatriés au port de Douvres au Royaume-Uni. Cette trouvaille stupéfiante n’est pas sans rappeler l’échouage, fin février dernier, de plus de 2 tonnes de cocaïne en Normandie.

Deux mois après une saisie record en Normandie

En effet, c'était une véritable "marée blanche" qui s'était abattue sur les plages du Cotentin (Manche). À Réville, dimanche 26 février puis quelques jours plus tard, un peu plus au nord, à Néville et Omonville-la-Rogue des sacs de sports premier prix contenant des pains de cocaïne et reliés entre eux par un système de flottaison se sont échoués. La technique est bien connue des autorités, mais la quantité trouvée reste étonnante :  "C'est une prise exceptionnelle en Normandie. Retrouver autant de cocaïne dans cette partie de la région, c'est vraiment rare", nous explique Manuela Dona, douanière et secrétaire générale de la CGT au Havre.

La marchandise estimée à plus de 150  millions d’euros avait entraîné la mobilisation de nombreux policiers et gendarmes sur place pour éviter aux passants curieux et narco­touristes de rechercher la poudre blanche. Elle aurait été conditionnée au Brésil si l’on se base sur le pays d’origine des sacs.

Un transbordement raté

Les autorités n'ont pas encore établi de rapprochement entre ces deux affaires mais tout porte à croire que la cocaïne échouée en Normandie était destinée, comme celle repêchée la semaine dernière, au marché anglais. Selon les informations de nos confrères du JDD, un bateau en provenance du Brésil avait même été ciblé en février par les policiers britanniques de la National Crime Agency.

Le scénario privilégié étant celui d’un transbordement d’un navire ayant traversé l’Atlantique à un bateau plus petit . Une opération qui aurait été perturbée par le mauvais temps.

Une opération organisée

La "route de la cocaïne" est bien connue. Généralement, elle part d'Amérique du Sud ou des Antilles pour terminer aux portes de l'Europe dans des ports comme Marseille, le Havre, Rotterdam ou encore Anvers. Mais bien des fois, les bateaux sont contraints de jeter leur marchandise par-dessus bord. "C'est ce qu'on appelle de l'échouage dans l'urgence, par crainte de contrôle, ou quand des douaniers maritimes sont localisés en mer".

Mais les ballots qui s'étaient échoués le long du littoral normand étaient équipés, pour certains, d'une balise de GPS. La douanière en poste au Havre ajoute : "C'est peu probable que ça soit tombé dans l'urgence ou accidentellement d'un porte-conteneur. On n'aurait pas retrouvé les pains de cocaïne équipés de bouées et localisables". Elle évoque même d'une opération mise sur pied :

"Vu la quantité, ça donne quand même l'impression que c'est une opération mise en place".

Manuela Dona

Douanière et secrétaire générale de la CGT au Havre

Les narcotrafiquants auraient donc étudié leur coup : "Dans la Manche, les cargaisons ne peuvent pas être larguées n'importe où. Ici les courants sont très tournants, entre vents, marées et tempêtes en mer. Ils ne prendraient pas le risque de balancer ça n'importe où", précise cette dernière.

Des opérations qui auraient donc été perturbées par le temps en mer. Une énigme que doivent résoudre, désormais, les enquêteurs français et anglais, sans oublier de retracer la provenance exacte de ces substances illicites.

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