Le Havre : deux ans après l'assassinat d'un docker, une mobilisation pour demander que justice soit faite

Allan Affagard, docker sur le port du Havre (Seine-Maritime) a été séquestré et tué. Deux ans après le drame, et alors que l'enquête est toujours en cours, une marche blanche était organisée ce dimanche 18 septembre en sa mémoire.

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Ce lundi 19 septembre 2022, Allan Affagard aurait eu 41 ans. Ce père de quatre enfants, joueur de rugby, travaillait comme docker au port du Havre où il était délégué syndical. 

Le 11 juin 2020, il est porté disparu. Son corps sera découvert le lendemain matin sur un parking près d'une école de Montivilliers, une commune de l'agglomération havraise.

Une enquête pour homicide est ouverte et on apprend alors qu'Allan Affagard avait été enlevé, séquestré puis assassiné…

Cette mort avait suscité une grande émotion sur le port du Havre, particulièrement chez les dockers.

Le 18 juin 2020, une information judiciaire était ouverte par le parquet de la JIRS de Lille, la Juridiction InterRégionale Spécialisée "en matière de lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière dans des affaires présentant une grande complexité".

Un hommage et des questions

Un peu plus de deux ans après le drame une marche blanche était organisée à la mémoire du docker assassiné pour demander "la vérité et une justice ferme à la hauteur des faits".

Comme l'a expliqué Mirya Le Petit, l'avocate de la famille Affagard à notre journaliste Danilo Commodi, il ne faut pas qu'on oublie : "La famille a besoin d'entretenir et de diffuser le souvenir d'Allan (…) mort dans des conditions abominables."

Les proches de la victime, ajoute l'avocate, attendent que justice soit faite :

"Ils sont en droit d'attendre d'avoir la vérité. La vérité judiciaire. Et d'attendre d'avoir les coupables, des gens qui doivent en effet payer par rapport à ce qui est arrivé à Allan. C'est ça qu'ils attendent. Et ils ne pourront, je pense, ne s'apaiser qu'à l'issue de cela."

Le 18 septembre, le cortège a fait une halte  devant le palais de justice du Havre : "Cette marche blanche c'est aussi pour sensibiliser la justice. Il y a eu des avancées, mais il y a des questions qui demeurent sans réponses" a précisé sur place Me Le Petit.

Il faut que le système judiciaire accompagne la profession des dockers pour les sortir des griffes des trafiquants.

Jean-Paul Lecoq, député (NUPES - PCF) de la 8e circonscription de la Seine-Maritime

le 18 septembre 2022

"La pression des trafiquants sur les ports"

Présent lui aussi à la marche blanche en hommage à Allan Affagard, Jean-Paul Lecoq, député (NUPES - PCF) de la 8e circonscription de la Seine-Maritime a déclaré à notre journaliste Isabelle Ganne que l'activité des dockers était menacée : "Je suis là pour accompagner la profession de docker qui, aujourd'hui, est une profession qui subit de telles pressions des trafiquants sur les ports."

Evoquant le cas du port d'Anvers (en Belgique) où les violences liées au trafic de cocaïne se multiplient, le député a expliqué que les pressions subies par les dockers n'existaient pas qu'au Havre et qu'il fallait "que le système judiciaire accompagne la profession des dockers pour les sortir des griffes des trafiquants."

 Deux ans après, où en est l'enquête ? 

Contactée quelques jours avant la marche blanche en hommage à Allan Affagard par la rédaction de France 3 Normandie  pour avoir des précisions sur cette affaire, la JIRS de Lille répondait (le lundi 19 septembre) que "l'instruction se poursuit."

Le parquet du tribunal judiciaire de Lille ajoutait qu'une "information judiciaire a été ouverte des chefs d’enlèvement, arrestation, détention, séquestration arbitraire suivi de mort en bande organisée, de torture et actes de barbarie avec préméditation ou guet-apens, de destruction du bien d'autrui par moyen dangereux en bande organisée et de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes ou délits punis de dix ans."

Trois personnes mises en examen

Autre information communiquée par le parquet de Lille : la mise en examen, après avoir été présentées à un juge d'instruction, de trois personnes âgées de 30 à 35 ans. Selon cette même source, deux individus ont été placés en détention provisoire, le troisième "est astreint à un contrôle judiciaire".

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