Le rappeur Médine a annoncé sur Twitter avoir porté plainte en diffamation à Paris contre la députée LREM Aurore Bergé qui a déclaré récemment qu'il "appelait au meurtre" et qu'il était un "rappeur islamiste".
Tout commence par une interview d'Aurore Bergé sur LCI le 18 février, alors qu'elle participe au débat autour de la montée de "l'islamo-gauchisme" à l'université. L'élue LREM qualifie alors le rappeur havrais Médine "d'islamiste".
"Vous avez ce rappeur islamiste, Médine, celui qui disait qu'il fallait tuer les laïcards dans notre pays. Est-ce que c'est légitime qu'une école aussi prestigieuse que l'ENS donne la parole à celui qui appelle au meurtre ?"
Médine n'a alors pas tardé à réagir. Il a annoncé avoir porté plainte contre la députée et a publié mardi soir sur Twitter une preuve de dépôt de sa plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, du chef de diffamation publique visant Mme Bergé.
Plainte contre @auroreberge déposée
— Médine (@Medinrecords) February 23, 2021
? @Mediapart https://t.co/ILIBnsJDay pic.twitter.com/S16XYfbm6e
Dans un entretien à Mediapart, Medine a expliqué porter plainte contre Mme Bergé "pour les propos tenus dans l'interview donnée à LCI jeudi 18 février."
Le rappeur explique que le morceau dont elle fait référence "dénonce une instrumentalisation de la laïcité au profit d'agendas politiques". "Aurore Bergé prétend que j'appelle "à tuer les laïcards" dans le morceau Don't Laïk. Déjà, elle se trompe de citation. La citation précise est : "Crucifions les laïcards comme à Golgotha". Médine affirme également défendre la laïcité avec "une application stricte dans le sens de son esprit et de sa lettre".
"Elle me colle une idéologie qui n’est, bien sûr, pas la mienne"
Médine est régulièrement accusé à droite et à l'extrême droite de complaisance envers l'islamisme. Il avait annulé en 2018 des concerts prévus au Bataclan après des demandes en ce sens de proches de victimes et de mouvements d'extrême droite.
La députée LREM visée par des messages d'insultes
Depuis, la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée a affirmé avoir reçu "plusieurs centaines" de messages menaçants, ou insultants. La députée des Yvelines portera plainte contre X, ce samedi, à la gendarmerie après avoir constitué "un dossier exhaustif" de plusieurs dizaines de messages: "menaces très claires, très directes, insultes les plus violentes", dont elle a partagé des extraits sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, faisant depuis 72h l'objet d'un flot ininterrompu de centaines d'insultes, d'intimidations et de menaces, je porterai plainte de manière systématique. https://t.co/FeoRRiamEy pic.twitter.com/gpw4xD71lV
— Aurore Bergé (@auroreberge) February 25, 2021
Sur Twitter, Aurore Bergé a également reçu de nombreux messages de soutien, y compris hors de sa famille politique: le secrétaire national d'EELV Julien Bayou s'est ainsi dit "scandalisé par les menaces et attaques sexistes" qu'elle reçoit.