"Les agriculteurs ne peuvent plus être soumis à de nouvelles normes", les déclarations d'Edouard Philippe sur la crise agricole

Édouard Philippe s'est rendu chez un éleveur de Saint-Vincent-Cramesnil (Seine-Maritime) ce vendredi 26 janvier pour entendre les doléances des agriculteurs. Il a donné sa vision de la crise et esquissé des solutions.

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Le monde agricole s'enfonce dans la crise depuis plusieurs jours. En Normandie, les agriculteurs sont mobilisés et multiplient les actions pour se faire entendre. Dans le même temps, de nombreuses personnalités politiques se déplacent sur les points de blocage ou dans les exploitations. Difficile de ne pas aller au chevet des agriculteurs tant la crise pourrait se durcir dans les prochains jours, et Edouard Philippe l'a bien compris.

"Les agriculteurs doivent pouvoir vivre de leur travail"

L'ancien Premier ministre et maire du Havre s'est rendu ce vendredi 26 janvier 2024 à Saint-Vincent-Cramesnil (Seine-Maritime), près du Havre, à la rencontre d'éleveurs. "Ce que j’ai entendu aujourd’hui, avec beaucoup de calme mais avec beaucoup de force et de détermination, c’est l’envie que le pays dans son ensemble, le gouvernement peut-être, le parlement sans doute, entendent l'inquiétude et comprenne que les agriculteurs français ne peuvent pas continuer à exercer leur métier dans ces conditions", a-t-il souligné.

Durant sa visite, le maire du Havre a écouté les nombreuses revendications du monde agricole avec deux axes principaux : le salaire et les normes trop contraignantes. "Les agriculteurs doivent vivre de leur travail, c’est ce qu’ils veulent. Ils ne veulent pas des aides, ils veulent un revenu et avec des prix qui sont fixés justement", a répondu Edouard Philippe, "ils ne peuvent plus être soumis en permanence à de règles qui viennent vous dire comment travailler au détail près. Ces règles sont parfois plus contraignantes en France que dans les pays voisins qui sont nos concurrents. Nous avons tendance à surtransposer les réglementations européennes. C’est un défaut."

L'agriculture française : une puissance et une fierté

Si l'Union Européenne et la Commission Européenne sont souvent pointées du doigt, l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron reconnaît que la France va encore plus loin que les restrictions communautaires. C'est notamment le cas lorsqu'il s’est agi d'interdire le glyphosate. Selon lui, le malaise est profond : "les agriculteurs sont en même temps très inquiets parce qu’ils ont le sentiment qu’en travaillant beaucoup, ils n’arrivent pas à vivre décemment et qu’ils n’arrivent pas à remplir la mission qu’ils se sont choisie eux-mêmes : permettre aux Françaises et aux Français de bien manger."

L’agriculture d’aujourd’hui ressemble à la sidérurgie française des années 70. Je ne veux pas que notre pays voit son fleuron exceptionnel qu’est l’agriculture, disparaitre, écrasé par la concurrence. Nous devons nous battre pour que l’agriculture française reste une puissance et une fierté.

Edouard Philippe, maire du Havre, ancien Premier ministre

Édouard Philippe a aussi fait le déplacement pour défendre son bilan. À la tête du gouvernement pendant 3 ans, il a lui aussi pris des décisions qui ont touché le monde agricole. "Il y a deux lois Egalim votées après 2017. Elles ont pour objectif de transformer la façon dont on détermine les prix. Ce sont des bonnes lois mais elles doivent être appliquées", a-t-il rappelé.

C'est aussi en tant que candidat présumé à l'élection présidentielle que le maire du Havre est allé à la rencontre des agriculteurs. Édouard Philippe a glissé quelques mots et un conseil à l'endroit de son successeur (et potentiel concurrent), Gabriel Attal : "Les agriculteurs ont des attentes de la part du Premier ministre. Ils veulent être entendus. L’essentiel quand on vit un moment difficile est de se poser et de se demander qu’est-ce qu’on veut ? Qu’est-ce qu’on veut pour l’agriculture française ?'".

Avant de clore sa visite, le maire du Havre a rappelé que la colère des agriculteurs était légitime mais qu'aucune violence ne doit être tolérée.

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