Ligue 1. Comment Le Havre a fait du stade Océane sa forteresse

Onzième au classement de Ligue 1 avec 22 points pris en 18 journées, Le Havre est dans les clous du maintien dans l'élite. Sa force, une solidité grandissante à domicile, où il a récolté les deux tiers de ses points.

Quel est le point commun entre Lyon, Nice, Monaco et Lens ? Tous ces cadors de Ligue 1 se sont cassé les dents sur le HAC au stade Océane. Si les deux derniers cités sont repartis de Normandie avec un point, ils n'ont pas réussi à inscrire le moindre but à Arthur Desmas. 

Un gain d'expérience, d'autonomie

Quant au Gym et à l'OL, ils ont volé en éclat (3-1) devant "l'énergie, la solidarité et l'agressivité" des Havrais, dixit Luka Elsner. Pour expliquer la solidité de ses troupes à domicile, l'entraîneur slovène estime qu'elles ont surtout "progressé dans l'autonomie". 

J'ai trouvé les joueurs extrêmement bons dans la communication, dans la prise d'initiatives et de responsabilités. On a franchi un pas de ce côté-là, et il y a la capacité d'être décisif dans les moments importants. 

Luka Eslner, entraîneur du Havre

Après avoir encaissé trop de buts en début de saison (13 buts en 8 matchs), les hacmen se sont d'abord appliqués à retrouver une solidité défensive. Sur les dix derniers matchs disputés en championnat, Arthur Desmas n'a encaissé que huit buts, malgré des confrontations contre cinq des huit premiers. 

Neuf buteurs différents

Même s'il a fallu en passer par une série pas très jolie de quatre 0-0 en cinq matchs au cœur de l'automne, le HAC s'est rassuré. Sur la base de cette solidité retrouvée, les Ciel et Marine ont pu à nouveau penser à l'expression offensive. Hormis la défaite à Reims (1-0) où ils ont rapidement évolué en infériorité numérique, les Havrais restent sur 8 buts inscrits sur les trois dernières rencontres à Océane, coupe de France comprise. 

On arrive à s'adapter face aux équipes, c'est un signe de maturité. Et puis le fait de marquer des buts aussi. Trois contre Lyon, trois contre Nice : ce n'est pas rien. 

Arthur Desmas, gardien du Havre AC

Le staff peut s'appuyer sur le fait que le danger vient de partout. Neuf joueurs différents ont déjà marqué cette saison, et même si leur efficacité est discutable et ponctuelle, les attaquants scorent. Alioui et Bayo ont inscrit quatre buts, Sabbi prend enfin la mesure de la Ligue 1 (3 buts lors des trois derniers matchs). 

L'appui du 12e homme

Océane comme forteresse, c'était déjà la base de la fantastique saison de la montée. L'an passé, dans un stade clairsemé, les Seinomarins avaient glané 11 victoires et 7 nuls à la maison, pour une seule défaite, le tout en encaissant seulement 9 buts en 18 matchs. 

Désormais en Ligue 1, Le Havre retrouve sa ferveur d'antan, et enchaîne les matchs à guichets fermés. "On sent que l'on est poussé, soutenu, explique Arthur Desmas. Quand on parle de douzième homme, c'est vraiment le cas. Jouer ici, c'est dur pour les adversaires et ça doit le rester". Le milieu de terrain Yassine Kechta abonde dans le sens de son gardien. "On se sent toujours bien à la maison, les supporters nous aident beaucoup, nous donnent beaucoup de force". 

Sur les 22 points glanés depuis le début de la saison, le HAC en a pris 14 à domicile. S'il poursuit sur ce rythme, il serait tout près du maintien en fin de saison. Toutefois, "il nous manque la capacité d'être performant à l'extérieur", concède Luka Elsner, bien conscient que la permanence de l'élite passera aussi par des résultats loin de Normandie. S'il estime impossible de prédire statistiquement le nombre de points à acquérir pour se maintenir, le technicien ne sait pas non plus quelle est la limite de son équipe. Vaut-elle mieux qu'un simple maintien ? C'est tout l'intérêt de cette seconde partie de saison qui s'annonce palpitante.