Opération "filière morte" au Havre : la pêche de fond ne sera pas interdite dans les aires marines protégées

Aucune interdiction de l'utilisation du chalut et de la pêche de fond ne sera imposée dans les aires marines protégées par l'Union européenne à ses Etats membres, a annoncé ce dimanche 2 avril le secrétaire d'Etat chargé de la Mer, Hervé Berville. Une bonne nouvelle pour les pêcheurs de Normandie, 2e région française pour la pêche maritime.

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Le secrétaire d'Etat a rencontré à Bruxelles le Commissaire européen, accompagné de représentants des pêcheurs français vivement inquiets pour l'avenir de leur filière devant la perspective d'une une telle mesure, estimant avoir déjà consenti des efforts importants pour préserver la biodiversité et les écosystèmes marins.

Des "orientations" mais pas d’interdictions

Le plan d'action pour une pêche durable présenté par la commission "propose seulement des orientations aux Etats membres" a rappelé le Commissaire européen à l'Environnement et à la Pêche Virginijus Sinkevicius, cité par le ministre français, soulignant que "la France ne sera donc pas contrainte de prendre des mesures d'interdiction".

Dans une lettre adressée à tous les pêcheurs de France ce vendredi 31 mars, le secrétaire d'Etat avait salué les efforts qu'ils déploient depuis plusieurs années en faveur d'une "gestion contraignante et exigeante" des ressources halieutiques.

"Plus de la moitié" des stocks de poissons sont exploités durablement aujourd'hui en France contre "11% seulement" il y a 20 ans, a-t-il relevé.

Le Comité national des pêches avait appelé fin mars à une opération inédite "filière morte", avec des bateaux restés à quai, des criées à l'arrêt tout comme la transformation du poisson pour exiger des réponses à une série "d'attaques" fragilisant le secteur, déjà échaudé depuis la crise du Brexit.

Pas suffisant pour les pêcheurs

Malgré ces annonces, les pêcheurs normands ne décolèrent pas. Ce lundi 3 avril 2023, les bateaux sont toujours à quai. Leur mobilisation va plus loin : ils dénoncent la gestion des quotas de pêche, les pressions qui pèsent sur l'activité des professionnels et une pêche industrielle qu'ils estiment plus favorisée

Interrogé par nos journalistes, Sébastien Jumel, député (PCF-NUPES) de la 6e circonscription de Seine-Maritime, estime que "les pêcheurs ont bien fait de se mobiliser. On a une première victoire sur le sujet de l'interdiction de la pêche au chalut dans les aires marines protégées."

Il avait alerté le gouvernement sur leur situation le 28 mars dernier. 

Il faut plus de transparence, plus de considération, il faut des actes pour notre souveraineté alimentaire et pour défendre la pèche artisanale qui veut plus de quotas de pêche, des droits de pêche, qui veut pouvoir changer de bateau et qui en a marre que la pêche industrielle soit mieux servie que la pêche artisanale.

Sébastien Jumel, député de la 6e circonscription de Seine-Maritime

L'élu de Dieppe considère que "le mouvement qui s'est déclenché dans tous les ports normands commence à porter ses fruits mais que cela ne doit pas exonérer l'Etat d'avoir une vraie stratégie de soutien à la pêche artisanale. On attend mieux et plus."

Le député va écrire un courrier au ministère de la Pêche. 150 bateaux normands l'ont déjà signé. Les pêcheurs se retrouveront lors d'une nouvelle manifestation prévue à Paris ce mardi 4 avril 2023.

(Avec AFP)

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