Après Tokyo en 2021, Margaux Bailleul, 24 ans, prépare ses deuxièmes Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris. La Havraise est désormais qualifiée en deux de couple avec sa compatriote Emma Lunatti. À moins de 200 jours de l’échéance, elle continue de jongler avec les stages de préparation, l’INSEP et son club de Gonfreville-Lorcher (Seine-Maritime).
"Je ne me prends pas la tête, il n'y a pas de raison qu'au bout, ça ne paye pas." À part les courbatures après l'entraînement, rien ne semble pouvoir peser Margot Bailleul. L'esprit et le corps légers sur l'eau, elle avance sereinement vers son objectif.
Retrouver des habitudes
Médaillée de bronze sur une étape de coupe du monde en deux de couple, la Havraise avale les kilomètres. À peine revenue d’un stage avec l’équipe de France dans le Jura, elle se plonge à nouveau dans le grand bain à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), son élément.
Ca fait plaisir parce qu'on retrouve le plein air. On était en intérieur pendant le stage... là on renoue avec les bonne habitudes. Je retrouve la maison et le soleil. C'est beau non ?
Margaux Bailleul, rameuse
"On fait des exercices qui découpent le geste de l'aviron, 500 mètres par 500 mètres. Vu qu'elle n'a pas ramé depuis un moment, c'est primordial.", souligne son entraîneur Xavier Guillaumin.
Il interpelle son élève en plein effort et lui rappelle qu'il n'y a pas de place pour le relâchement. "C'est le risque quand on a nos habitudes dans un bassin."
Une partenaire de choc
Margaux Bailleul ne rame pas seule en direction des JO de Paris 2024, depuis quelques mois, elle est associée à Emma Lunatti, une vieille connaissance. Les deux jeunes femmes étaient dans le même bateau à Tokyo, en 2021. Alors forcément, ça met en confiance.
On est assez complémentaires parce que moi par exemple pendant les courses, je ne parle pas. Emma est beaucoup plus dans l'échange, elle est toujours de bon conseil et n'hésite pas à me rassurer pendant la course.
Margaux Bailleul, rameuse
Leur coach ajoute. "Que ça soit sportivement ou humainement parlant, elles se complètent à merveille. Ce sont deux athlètes qui savent où elles veulent aller." Le duo a obtenu sa qualification pour Paris 2024 en septembre dernier, à Belgrade.
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Un ticket satisfaisant malgré une décevante 6ème place lors de ces Championnats du Monde. "On avait un objectif, c'était la qualification. On a tenté des choses, ça n'a pas toujours fonctionné. Maintenant, on sait comment s'entraîner pour aller encore plus vite.", souligne Margaux Bailleul.
Paris en ligne de mire
L'échéance arrive à grands pas. Alors, il faut se mettre en situation, se préparer pour ce moment unique dans une carrière. Répéter le geste, inlassablement… Paris est proche et encore loin à la fois.
On ne parle pas des Jeux. On se concentre sur l'entraînement et l'accumulation d'entraînements. Comme je dis toujours, on est en train de construire une maison, avant de poser le toit il faut mettre les murs. On en parlera plus tard, ça peut attendre encore un peu.
Xavier Guillaumin, entraîneur de la Société havraise de l’aviron
Pas de précipitation du côté du staff et cela s'explique par le caractère de la rameuse. Car à 24 ans, la maturité lors des grands rendez-vous semble être bien acquise. "On a eu pas mal de compétitions. On a eu quelques médailles à l'international. Ça nous a permis de grandir et d'avancer. Dans une carrière, on passe par de grands moments et de plus petits, on peut tirer des enseignements de chaque expérience."
Margaux Bailleul, Emma Lunati, un duo prometteur qui compte bien, à terme, rivaliser avec le haut du tableau et décrocher, pourquoi pas, une belle médaille aux Jeux de Paris 2024.