Originaire du Havre (Seine-Maritime), le champion du monde de voltige a perdu la vie mercredi 12 avril 2022 lors du crash d’un avion de voltige à Prat-Bonrepaux (Ariège). Le pilote qui l’accompagnait, Simon de la Bretèche, formé à Alençon (Orne), est également décédé.
Il aurait eu 37 ans ce vendredi 15 avril. Pilote, entraîneur, compétiteur, Baptiste Vignes avait enfilé de nombreuses casquettes. Il s’était notamment illustré en remportant le titre de champion du monde de voltige "Advanced" en 2010 à Radom (Pologne), ou celui de champion de France à trois reprises.
Une vie entre le Havre et Bernay
Né à Calais (Pas-de-Calais) le 15 avril 1985, Baptiste Vignes avait obtenu le brevet de pilotage en 1999 au Havre, où il avait grandi. C’est à l’aérodrome de Bernay-Saint-Martin (Eure), en parallèle d’études en ingénierie aéronautique, qu’il découvre la voltige aérienne.
Adrénaline, excitation, sensation de vitesse extrême… Baptiste Vignes est séduit par ce sport acrobatique, le plus rapide au monde, où des avions d’environ 600 kg peuvent atteindre 370 km/h.
En 2018, France 3 Baie de Seine le rencontre tandis qu’il participe en tant que Challenger à la Red Bull Air Race pour la 2e année consécutive. Il décrit un sport qui fait autant appel au mental et à la stratégie qu’à la force physique.
Engagé
Par la suite, Baptiste Vignes devient lui-même instructeur, dans le club qui l’a vu grandir : à Bernay. Bénévole, il tente – lui qui devient pilote professionnel en 2009 – de transmettre sa passion, avec engagement et ferveur.
Depuis 2016, le pilote était par ailleurs parrain de l’association Kleefstra Syndrome France, structure visant à soutenir les parents d’enfants atteints de cette mutation génétique provoquant un déficit intellectuel et des retards de croissance.
"Ma participation au Red Bull Air Race [il y était pilote de 2016 à 2019, ndlr] m'apporte une nouvelle notoriété que je souhaite mettre à profit d'une cause", avait déclaré Baptiste Vignes à ce sujet, découvrant, en plus, que certains des membres de l’association "sont des amateurs de Meetings aériens".
Deux enquêtes ouvertes
Au moment du crash, Baptiste Vignes et Simon de la Bretèche, tous deux pilotes d’essai pour la start-up toulousaine Aura Aero, et largement chevronnés, étaient aux commandes d’un prototype d’avion de voltige écologique biplace "en cours de certification", précise La Dépêche du Midi.
Seulement 17 minutes après le décollage, l’avion pique vers le sol. Retrouvés "en arrêt cardio-respiratoire", les pilotes n’ont pas pu être réanimés, a précisé la préfecture de l’Ariège dans un communiqué.
Des enquêtes vont être menées conjointement par la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) et le Bureau d’enquête et d’analyse pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).
Sur les réseaux sociaux, Baptiste Vignes revendiquait 2 000 heures de vol à son actif. La Fédération française aéronautique s’est émue du départ d’un pilote enthousiaste et passionné, qui aura contribué à "façonner l’image dynamique et performante de l’école française de voltige aérienne".