Le départ de la Route du Rhum, qui devait avoir lieu dimanche 6 novembre, est finalement reporté à mercredi en raison de conditions météorologiques trop mauvaises. Un des favoris de la course, le Havrais Charlie Dalin, s'attend à une belle bataille avec ses principaux concurrents.
Le départ de la Route du Rhum, course transatlantique en solitaire, devait être donné dimanche 6 novembre à Saint-Malo à destination de la Guadeloupe. Mais en raison de la météo, les 138 skippers devraient finalement s'élancer mercredi.
Parmi les navigateurs, le Havrais Charlie Dalin fait figure de favori. Deuxième du Vendée Globe 2021, celui qui participe à la course pour la première fois, a toutes les chances de remporter cette course mythique. Avant le grand départ, le skipper normand a accordé un peu de temps à France 3 Normandie vendredi.
Dans quel état d'esprit êtes-vous avant de vous lancer pour la première fois dans cette course ?
La Route du Rhum est une course légendaire. C'est vraiment LA reine des transats en solitaire. La première fois que je l'ai suivie, j'avais 10 ans. C'était en 1994. Je suis vraiment heureux de pouvoir enfin y participer l'année de mes 38 ans.
En combien de jours pensez-vous pouvoir terminer la Route du Rhum?
Les bâteaux de ma catégorie, les Imocas, font le Vendée Globe. La course devrait durer entre 10 et 12 jours environ. On va devoir descendre en escalier pendant les 3-4 premiers jours de course donc avec des vents de face et des mers de face. Et, une fois les Açores atteints, on devrait commencer à avoir du vent portant, qui vient de l'arrière du bateau.
Vous attendez-vous à une véritable bataille avec vos concurrents ?
Ça va être un sprint ! Ce sont seulement 10-12 jours de course par rapport à un Vendée Globe qui en dure 80. Donc c'est huit fois plus rapide. Il y a une grande flotte dans notre catégorie. On est 38 bateaux. Six bateaux tout neuf ont été mis à l'eau cette année. Il y a de très bons marins en face. Même si je fais partie des favoris, la Route du Rhum est une course difficile où il se passe toujours beaucoup de choses, il y a beaucoup de retournements de situation. Il va falloir gérer les obstacles les uns après les autres. Il va y avoir une belle bataille avec Jérémie Beyou et Thomas Ruyant qui sont souvent aux avant-postes avec moi.
Avec votre Imoca, vous avez gagné la Transat Jacques Vabre et êtes arrivé deuxième du Vendée Globe. C'est un bateau qui a fait ses preuves ?
Avec toutes les courses que j'ai fait avec, je ne dois pas être loin de deux tours du monde et demi, voire trois, donc je le connais vraiment sur le bout des doigts. Je sais comment le régler, je ne me pose pas de questions jusqu'à quel point je peux tirer dessus, sur ce que je peux lui demander en termes d'efforts, de chocs… Donc c'est plutôt un avantage parce que je sais tout de suite comment régler le bateau, peu importe les conditions. Ça me permet aussi de me détacher du bateau et de passer beaucoup de temps devant mon ordinateur, à la météo. Sur la Route du Rhum, je pense que je vais passer entre 5 et 7 heures par jour à élaborer ma stratégie. Ce n'est pas le tout d'aller vite, il faut aussi aller au bon endroit. Bien connaître ce bateau me permet aussi de concentrer mon énergie sur la trajectoire.