Ce lieu interdit pour raisons de sécurité va reprendre vie. La ville a pu racheter cette propriété en partenariat avec l'établissement public foncier de Normandie. Ce château, jadis flamboyant, construit à la Belle Epoque pourra être aménagé en logements et son parc ouvert aux habitants.
Un décor qui ressemble au château de la Belle et la Bête, un refuge pour les chouettes et les chauve-souris, avec peut-être quelques spectres...le domaine du clos des fées a une forte empreinte imaginaire et encore de beaux restes.
Depuis 40 ans, il était désert, un incendie l'a sinistré et son propriétaire cherchait un acheteur. La transaction a enfin eu lieu. La ville de Saint-Jouin-Bruneval a pu s'adosser à un porteur de projet, l'établissement public foncier de Normandie. Le domaine en centre ville a été vendu 410 000 euros.
"Cela fait partie du patrimoine de la commune, on va ouvrir cet espace sur le village. Il a une vue mer, il y a du potentiel, il représente 7000 m² dans le cœur du village", explique le maire François Aubert.
Il n'est pas question de faire une restauration historique, mais une réhabilitation pour que des logements aux normes actuelles et pourquoi pas un cabinet médical soient installés dans la belle demeure.
Un lieu de fêtes de la Belle Epoque
Le clos des Fées témoigne d'une période foisonnante, avant la guerre de 1914, la Belle Epoque. Les écrivains, peintres, musiciens se retrouvaient à Etretat. Ils aimaient aussi fréquenter l'auberge de "la Belle Ernestine" à Saint-Jouin-Bruneval".Elle rencontra le peintre Albert Besnard, c'est leur fils qui fit construire le château du clos des fées en 1902.
En 2013, un collectif demandait que ce château en péril soit sauvé. Il est aujourd'hui exaucé.
"Ce château, perle de la côte d’Albâtre, est bâti au tout début du XXe siècle par Louis Besnard, architecte et maire de Saint-Jouin-Bruneval . Il est le fils de la "belle Ernestine" (célèbre pour sa proximité avec Courbet, Corot, les Dumas, Offenbach, Maupassant...) et d'Albert Besnard, peintre parisien décorateur du salon des Sciences de l’Hôtel de Ville de Paris, du vestibule de l'École de pharmacie de Paris, de l’amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, du plafond de la Comédie-Française, de la coupole du Petit Palais."..
La tragédienne Sarah Bernardt fut l'une des convives du domaine de St Jouin Bruneval. La légende dit qu'elle apparut dans un plateau sur un lit de pétales de roses. Typiquement Belle Epoque !
La comédienne venait en voisine. Le Havre était son point de départ pour ses tournées théâtrales en Amérique. Sarah Bernhardt avait acquis à Sainte-Adresse une propriété.