Un laboratoire du Havre (Seine-Maritime) étudie l'immunité et l'ADN de plusieurs espèces, dont des crevettes, pour déterminer l'effet des micropolluants sur leur santé. Un projet qui pourrait compléter les analyses de la qualité de la Seine.
Pesées, mesurées et surtout analysées. Un laboratoire du Havre étudie, depuis peu, le système immunitaire des crevettes. L'objectif : connaître les effets des micro-polluants sur la faune sauvage, et ainsi déterminer la qualité de l'eau.
Ces crevettes ont séjourné dans des casiers immergées dans les eaux de la Seine, au niveau de Petit-Couronne, près de Rouen (Seine-Maritime) avant d'être envoyées au Havre.
"Dans un site impacté, le système immunitaire de la crevette peut être diminué. Elle sera moins apte à répondre à des situations de stress. Elle peut donc potentiellement mourir", explique Gauthier Tremolet, ingénieur d'études.
Cette expérimentation est portée par le GIP Seine-Aval et financée par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.
Un complément des contrôles existants ?
En tout 9 sites le long de la Seine accueillent des poissons, des crustacés et des moules dans le cadre de ce projet de bio-surveillance."Dans notre vie quotidienne, on utilise sans arrêt des produits de la chimie de synthèse. Donc, on va générer toute une quantité de micro-polluants, de type hydro-carbure, des insecticides, des métaux, des pharmaceutiques... Ce sont des polluants que l'on rejette de façon quotidienne dans l'environnement. Ces polluants, qui n'ont pas forcément d'effet massif immédiat sur la faune sauvage, peuvent avoir au long terme de graves conséquences", détaille Benoît Xuereb, enseignant chercheur.
Déterminer l'impact biologique des contaminants sur la santé des espèces et pas seulement leur présence dans l'eau : ce pourrait être une nouvelle méthodologie. Elle compléterait les contrôles déjà menés dans la Seine. Les résultats définitifs de cette étude ne sont pas attendus avant 2022.