8 jours, 14 heures, 44 minutes et 28 secondes. Cette nuit, le Havrais Charlie Dalin a franchi la ligne d'arrivée de la Transat CIC au large de New-York en 4e position. Une performance qui lui permet surtout de qualifier son bateau "MACIF Santé Prévoyance" pour la prochaine édition du Vendée Globe en novembre prochain.
Retour en janvier 2021, aux Sables-d'Olonne (Vendée). Il est 20h30 quand Charlie Dalin coupe, le premier, la ligne d'arrivée du Vendée Globe après 80 jours de course au large en solitaire. Acclamé en vainqueur lors de sa remontée du chenal...
Et pourtant, dans les heures qui suivent, le scénario tant craint par le navigateur APIVIA finit par produire. Les compensations de temps octroyées aux skippers déroutés pour le sauvetage de Kévin Escoffier ont raison de sa première place. Avec cette déduction de temps, le Breton Yannick Bestaven passe en effet devant au chrono, et devient le vainqueur officiel du célèbre tour du monde en solitaire.
Prendre sa revanche au prochain Vendée Globe
La désillusion pour Charlie Dalin, dont l'objectif ultime a toujours été de remporter cette course. Déterminé, le Normand a la ferme intention de remporter l'édition 2024 de l'événement, dont le départ sera donné en novembre prochain.
Première étape : se qualifier lui, ainsi que son bateau "MACIF Santé Prévoyance". Et c'est désormais chose faite suite à cette 4e place obtenue dans la nuit du lundi 6 mai au mardi 7 mai.
Grâce à son temps de parcours, il pourra prendre le départ des Sables-d'Olonne à l'automne prochain.
Des conditions de navigation difficiles
Pour Charlie Dalin, l'essentiel est donc validé. Mais le Havrais avait aussi un autre objectif en tête : prendre ses marques en solitaire sur son nouvel Imoca "MACIF Santé Prévoyance", sorti de chantier au printemps 2023, et qui vient de réaliser sa première course transatlantique.
Une traversée de l'Atlantique Nord qui n'aura pas été de tout repos, comme le raconte le skipper à l'arrivée.
J’ai fait un départ à l’abattée par 45 nœuds de vent, le bateau complètement couché. Je pensais avoir tout cassé, je voyais déjà mes lattes de grand-voile en 1 000 morceaux. J’ai navigué 24h avec la grand-voile en cornet de frite. Et puis, j'ai pris un truc dans la quille. J’ai aussi constaté ce matin qu’il manquait une partie de mon safran. Bref, ce fut une embrouille par jour à partir du 1er mai !
Charlie Dalin
Les conditions de navigation ont en effet été assez rudes. Sur les 33 concurrents qui ont pris le départ à Lorient de cette Transat CIC, 7 ont été contraints d'abandonner du fait des fortes dépressions qui se sont succédé dans l'Atlantique Nord.
Dans la tourmente, Charlie Dalin a réussi à tirer son épingle du jeu, en prenant la tête de la flotte pendant toute la première partie de la course. Non sans lutter contre les éléments et une mer agitée.
Dans l'adversité, Charlie Dalin a aussi pu tester la résistance de ce bateau avec qui il fera le tour du monde en solitaire sur le Vendée Globe : "Au niveau des performances techniques, nous avons trouvé plein d’axes de progression. Je suis ultra-satisfait, je n’ai pas beaucoup bricolé par rapport au peu de milles (nautiques) qu’affiche le bateau."
Le skipper a ainsi pu valider les choix architecturaux et ergonomiques du bateau, qui ne devrait donc plus subir de modifications majeures d'ici à la fin de l'année.
Cap sur la Vendée
Charlie Dalin, lui, fêtera ses 40 ans ce vendredi 10 mai, durant les quelques semaines de repos dont il va pouvoir profiter à New-York.
Le 29 mai, il prendra ensuite le départ de la Transat retour, cette fois depuis le pied de la Statue de la Liberté.
Avec en ligne de mire, la Vendée. Comme un symbole de l'obsession qui anime depuis plus de 3 ans le navigateur normand : prendre sa revanche après la désillusion de 2021 et mettre à son actif un titre de vainqueur du Vendée Globe. Cette fois, de manière irrévocable.