Chaque été, la population des communes du littoral normand explose, rendant la gestion des ordures ménagères particulièrement difficile. À Saint-Aubin-sur-Mer (Seine-Maritime), la municipalité a décidé de retirer les poubelles du front de mer et d'instaurer des points de collecte stratégiques, tout en lançant une campagne pour inciter les visiteurs à repartir avec leurs déchets.
Chaque année, le même combat. L’été, dans toutes les communes du littoral normand, la population augmente, beaucoup. Et la gestion des ordures ménagères s’en ressent.
Bouteilles, canettes, restes de pique-niques abandonnés parfois à même le sol par les touristes.
À Saint-Aubin-sur-Mer, près de Dieppe, face aux ordures qui débordaient tout le long du front de mer, la municipalité a pris la décision de retirer les poubelles et d’instaurer des points de collecte à des endroits stratégiques, mais aussi une campagne de communication citoyenne.
Regardez ce reportage de M. Queïnnec, C. Heudes et N. Cuvelier :
Des monceaux de poubelles devant la plage
"On fonctionne uniquement avec les points d'apports volontaires et le container à déchets ménagers qui a été installé à l'entrée de la plage", explique Jean-Michel Grange, premier adjoint au maire et président de l'association "Saint-Aubin passionnément".
"Le problème, c'était les petites poubelles en bois dans lesquelles les gens mettaient systématiquement leurs déchets. Elles étaient très vite pleines et ça débordait et on se retrouvait à l'entrée de la plage avec un monceau de poubelles".
"Les gens n'aiment pas repartir avec leurs déchets. Il arrivait même parfois que les gens les posent entre les cabines !"
Jean-Michel Grange, premier adjoint au maire et président de l'association "Saint-Aubin passionnément".
L'objectif : responsabiliser la population, et notamment les touristes, et les inciter à repartir avec leurs déchets.
"Plage (plus belle) sans poubelle"
Des panneaux incitant les vacanciers à repartir avec leurs déchets ont également été installés. Le slogan "Plage (plus belle) sans poubelle" est désormais bien visible.
Cependant, malgré ces efforts, les déchets continuent de s'accumuler, particulièrement lors des journées de forte affluence, rendant la situation difficile à gérer. "Le jour où il y a plein de monde qui vient à la plage, forcément, ça déborde très vite et les gens posent par terre." Il existe pourtant d'autres points un peu plus loin, mais selon l'adjoint, "faire 100 mètres de plus, c'est parfois un peu pénible."
Le premier adjoint et président de l'association "Saint-Aubin passionnément" a dénoncé ce nouveau phénomène sur les réseaux sociaux.
Une gestion compliquée pour les petites communes
La petite commune de Saint-Aubin-sur-Mer, qui compte environ 200 habitants, peine à gérer l'afflux massif de visiteurs en été. Valérie Lobry-Granger, conseillère municipale, souligne cette difficulté : "Une commune de 200 habitants ne peut pas gérer les déchets de 2 000 personnes qui se pressent sur la plage l'été." Ce déséquilibre entre la population permanente et les touristes de passage complique la gestion des déchets, même avec des collectes plus fréquentes en période estivale.
Jérôme Lheureux, président de la communauté de communes de la côte d'Albâtre, partage cet avis, expliquant que la problématique des déchets est une constante sur tout le littoral, avec une intensité accrue durant l'été. "On essaie de s'adapter en multipliant les points d'apports volontaires pour essayer de pallier cet afflux", a-t-il déclaré, tout en insistant sur l'importance d'inciter les visiteurs au tri.
En haute saison, avec deux à trois ramassages par semaine, la fréquence de collecte des déchets est multipliée par deux. Mais ça ne suffit pas toujours. Pour la collectivité, tout l’enjeu est donc d’anticiper l’arrivée des touristes.
"C'est difficile à gérer, car d'une semaine à une autre, selon la météo, les flux sont différents. Mais en tout état de cause, on essaie de mettre en place les moyens pour être les plus performants possibles"
Jérôme Lheureux, président de la communauté de communes de la côte d'Albâtre
Un appel au civisme et à la responsabilité
Tous s'accordent à dire qu'une solution durable passera par une plus grande responsabilité de chacun. "Il y a un problème de civisme", ajoute Valérie Lobry-Granger, "Il faut que les gens s'habituent à trier, comme ils le font chez eux".
La gestion des déchets en bord de mer ne repose pas uniquement sur les infrastructures mises en place, mais aussi sur la prise de conscience des visiteurs.