L'inflation du ticket de caisse est bien plus forte que l'inflation générale, selon les résultats d'une grande étude. Mais tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. La Normandie fait partie des régions où les prix à la consommation ont le moins augmenté sur un an.
L'inflation record touche tout le monde mais les prix varient selon l'endroit où on se trouve en France, selon les résultats d'une grande étude menée par l'institut NielsenIQ en partenariat avec Franceinfo et France Bleu. En Normandie, et plus globalement dans l'Ouest, l'inflation et les prix à la consommation se situent dans la moyenne.
Les Normands paient même un petit peu moins que le reste du pays. En Seine-Maritime, les prix sont 0,1% moins élevés que la moyenne nationale. A titre de comparaison, à Paris, les prix sont 19,3% plus élevés. Les habitants paient le prix fort dans les grandes villes et en montagne.
Plusieurs raisons expliquent ces nuances entre les différents départements français. Dans l'Ouest de la France, il y a des bassins historiques de magasins qui ont tendance à fixer des prix très bas pour stimuler la demande. Il est aussi plus cher de louer des locaux dans les grandes villes et les charges sont plus élevées, ce qui a des répercussions sur le prix de vente des produits. En montagne, en Savoie par exemple, la logistique de transport est plus lourde pour passer les cols et les frais d'essence sont plus élevés, ce qui explique cette différence de prix.
Le panier moyen coûte 12 euros de plus que l'année dernière
En moyenne, en France, selon l'étude, un panier composé de 37 produits alimentaires et d'hygiène coûtait 100,72 euros début novembre, soit 12 euros de plus que l'année dernière. En Seine-Maritime, il est à 100,62 euros, à 99,71 euros dans l'Eure, à 100,12 euros dans le Calvados, à 100,42 euros dans la Manche et à 97,90 dans l'Orne.
Dans un panier moyen de 37 produits, certaines denrées ont vu leur prix s'envoler. C'est le cas du kilo de farine. Son prix a augmenté de 42,07% en un an dans l'Eure. Cela s'explique notamment par la hausse du cours du blé, liée à la guerre en Ukraine. Le steak haché surgelé est également concerné avec une augmentation de 32%. En cause, la hausse du prix des céréales et du coût de l'électricité.
"Je cherche les prix les plus bas, je ne prends plus de marques"
Même si les prix sont moins élevés en Normandie, au marché des Emmurés de Rouen mardi matin, les prix choquent les habitués. "J'ai pris à peine un kilo de clémentines, des oranges, trois kiwis, trois citrons et j'en ai eu en tout pour 11 euros ! Je regarde la facture et je me dis 'c'est pas possible'", s'étonne encore une Rouennaise.
Pour éviter la facture salée, certains changent leurs habitudes de consommation comme à Sotteville-lès-Rouen. "Tout a augmenté de toute façon. On fait attention et c'est tout", réagit une retraitée. "Je cherche les prix les plus bas, je ne prends plus de marques, j'essaie de réduire", confie un consommateur.
La situation ne devrait pas s'améliorer dans l'immédiat. L'inflation n'est pas encore passée, a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Selon le ministère, elle pourrait atteindre jusqu'à 5% de plus dès 2023.