"Je me suis précipitée pour en acheter ce matin!" : les dernières heures pour déguster des coquilles saint-Jacques fraîches

La saison de pêche à la coquille se clôt définitivement ces jours-ci, après la fermeture en mars d'une partie de la Baie de Seine. Les volumes sont exceptionnels, c'est même la deuxième meilleure année depuis 40 ans. Et pour les pêcheurs, le bilan est globalement positif.

Son blanc nacré continue de séduire les papilles des consommateurs du marché aux poissons. La coquille Saint-Jacques a été présente en abondance sur les étals jusqu'aux derniers jours de la saison, de Dieppe à Port en Bessin.

Annick, venue du sud de la France, est arrivée dans la nuit à Dieppe et n'a pas perdu son temps. "Je me suis précipitée ce matin pour voir s’il en restait et en acheter !". Qu'Annick se rassure : aucun risque de pénurie, même si ce sont bien les toutes dernières heures pour acheter ce mets considéré comme un coquillage de luxe. 

Cette image qui lui colle au corail lui nuirait-elle? Ou plutôt, nuirait à sa commercialisation pendant les quelques 8 mois et demi pendant lesquels sa pêche est autorisée ?

Les femmes des pêcheurs comme Paquita Clapisson, chargée de vendre sur les étals le coquillage le constatent : "Les premiers mois, ça s’est bien passé parce que les gens l’attendent la coquille Saint-Jacques… Mais nous, on a dû augmenter un peu le prix puisque tout augmente aussi à côté : les licences pour aller pêcher, le matériel la ferraille, le plastique. Le prix en criée était correct jusqu'en décembre mais après les fêtes on a senti une chute libre." Les consommateurs se sont donc détournés de la coquille en deuxième partie de saison, alors que la ressource est restée extrêmement abondante. 

80 000 tonnes de stock estimé, dont 20 000 ont été prélevés 

Pour Arnauld Manner, de Normandie Fraîcheur Mer, le bilan de cette saison est plus que positif "en termes de volume. On est dans la continuité puisque depuis 20 ans, les stocks sur les fonds marins ont été multipliés par 6 et on a multiplié par 3 les volumes débarqués, en en laissant encore énormément sur les fonds".

Et l'avenir de la coquille sur les fonds normands semble radieux : "la saison prochaine s'annonce encore plus exceptionnelle en raison du nombre de juvéniles en quantité jamais vue auparavant" souligne Arnauld Manner. Pour expliquer ce phénomène, deux éléments : " les coquilles se touchent quasiment ce qui rend la reproduction plus efficace, et un phénomène climatique fait que l'été il y a moins de mauvais temps et moins de pluie, ce qui est favorable pour la coquille." 

Place aux soles, maquereaux, limandes... et à l'araignée de mer

Les pêcheurs ont aussi de quoi se réjouir puisque les importations de pétoncles venues par exemple des Etats-Unis ont diminué ces dernières années. La valorisation de la coquille locale s'est donc révélée utile, et sa présence en abondance permet aux professionnels de compenser l'incidence du réchauffement climatique sur certains poissons. 

Sur les étals, les consommateurs vont pouvoir retrouver les poissons propres aux fonds peu profonds normands : carrelets, tacauds, limandes, soles ou roussettes. Ainsi que les araignées de mer, arrivées plus récemment sur le littoral du calvados en raison du réchauffement climatique. Avec leurs longues pattes, elles peinent encore à trouver leur place dans les assiettes de certains consommateurs.

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