En redressement judiciaire depuis septembre 2015, l’ADMR de Seine-Maritime licencie cet été 343 de ses aides à domicile sur un effectif total de 1.233 personnes.
Ces licenciements économiques viennent s’ajouter aux 220 suppressions d’emplois déjà réalisées en avril 2014. Le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) prévoit par ailleurs entre 40 et 48 licenciements chez le personnel d’encadrement soit environ 40% des effectifs de la Fédération départementale dont le siège est installé à Montville. Sur un an, l’association aura procédé à près de 620 licenciements dans l’espoir d’assurer sa survie.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) de Normandie a validé le 21 juillet l’accord portant sur l’établissement du PSE. Cet accord avait été signé quelques jours auparavant entre l’association et le syndicat majoritaire CGT.
Des reclassements en interne devraient être proposés
Egalement présente dans la structure mais minoritaire la CFDT n’a pas signé cet accord. Fin juin, l’effectif de l’ADAD (l’association qui salarie les professionnels de l’ADMR) se composait de 1.233 personnes sous contrat à durée indéterminée (1152 salariés à temps partiel et 81 salariés à temps plein) soit un peu plus de 729 emplois équivalent temps plein (ETP).Des reclassements en interne devraient être proposés à une partie des salariés licenciés mais dans d’autres Fédérations départementales comme en Meurthe-et-Moselle, en Mayenne, dans les Vosges, en Lozère ou dans l’Aisne. Ces reclassements qui ne couvriront pas l’ensemble des demandes risquent de rester inaccessibles pour la plupart des ex salariés compte tenu de leur éloignement géographique.
Un déficit de 900.000 euros selon la CFDT
Le personnel licencié bénéficiera d'une priorité de réembauche pendant une durée d’un an. Afin de faciliter le reclassement des salariés l’ADAD lèvera toutes les clauses de non-concurrence prévues par les contrats de travail.L’ADMR 76 a été placée en redressement judiciaire le 17 septembre 2015 par le tribunal de grande instance de Rouen. Accusant un déficit d’environ 900.000 € selon la CFDT, l’association s’était déclarée en cessation de paiement début septembre. La direction avait expliqué ces difficultés par une baisse chronique de la demande depuis 2014.
Dans ce contexte de licenciements massifs la question de la continuité du service pour près des 9000 bénéficiaires de l’ADMR reste en suspend. Surtout pour ceux résidants en zone rurale où l’ADMR est à ce jour quasiment la seule association à pouvoir répondre aux demandes.