Face à l'épidémie de Covid, les élus locaux sont soumis à rudes épreuves. Beaucoup déplorent la gestion de la crise sanitaire par l'éxécutif. Une exaspération qui a poussé le maire des Grandes-Ventes à envoyer un courrier officiel Emmanuel Macron. Il a pu s'entretenir avec un de ses conseillers.
"Je vous le demande instamment... conviez 50 ou 100 maires qui ont les mains dans le "cambouis" depuis plus d'un an afin d'échanger sur ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas.", conclut sa lettre adressée au Président de la République, Nicolas Bertrand, maire (DVD) des Grandes-Ventes (Seine-Maritime).
A défaut d'avoir été reçu à plusieurs par Emmanuel Macron, l'édile de cette petite commune de 1800 habitants dans la région de Dieppe peut se targuer d'avoir décroché un tête à tête avec un conseiller de l'Elysée une semaine seulement après avoir écrit la missive au Président.
A l'origine de la colère du maire, les crises successives des gilets jaunes puis du Covid révélatrices selon lui du fossé qui sépare les collectivités territoriales de l'Etat. "A aucun moment il n'y a de la concertation. A aucun moment on demande si telle ou telle décision va dans le bon sens. Pourtant, la notion de clé de voute que jouait les maires dans le dialogue avec les habitants a été rappelé et semblait connue par l'éxécutif" se lamente-t-il.
Le ton employé par le maire, également vice-président de la Seine-Maritime en charge de la jeunesse, est musclé. Il fustige notamment les "conseillers et la haute administration française" coupables selon lui de vivre déconnectés du terrain et d'être seulement attirés par leur carrière.
L'objectif de Nicolas Bertrand était donc d'alerter mais aussi de proposer. "Laissons à celles et ceux qui ont spécialistes de la logistique du quotidien le soin d'acheminer les doses de vaccins dans les territoires, y compris les territoires les plus ruraux. Laisser la main aux maires. Nous sommes prêts à déployer en quelques jours des centres de vaccination. Encore faut-il avoir les doses et cela est la responsabilité de l'Etat.", implore celui qui fut élu pour son premier mandat en 2020.
De leur côté, les ventois apprécient l'initative de leur représentant. "C'est dommage que le Président de l'ai pas reçu plus tôt. Notre maire nous soutient depuis le début. On en attend plus du côté de l'Etat." reconnaît Gwenaëlle Polet, propriétaire d'un bar-tabac dans la commune.
Même si aucune promesse ne lui a été faite, Nicolas Bertrand s'est senti écouter par l'éxécutif. Désormais, il attend des actes.