Après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche 9 juin 2024, les députés sortants sont contraints de se séparer de leurs collaborateurs parlementaires. En France, plus de 2 000 seraient concernés. Nous avons rencontré deux, qui ont travaillé pendant deux ans pour Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime.
Deux ans de mandat au lieu des cinq prévus : l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale a pris tout le monde de court. Dans tout l'hexagone, les collaborateurs parlementaires des députés sortants se retrouvent sans emploi du jour au lendemain. Un véritable coup de massue.
Regardez le reportage de Grégory Thelu et Medhi Weber :
Un licenciement appris... à la télévision
Julien Duval-Bellec travaille depuis deux ans aux côtés d'Alma Dufour, députée LFI de la 4e circonscription de la Seine-Maritime. Il a appris son licenciement en direct à la télévision dimanche dernier. Et depuis, il passe ses journées à la permanence d'Elbeuf, à faire ses cartons.
Il faut tout emballer, tout ranger. Les locaux doivent être rendus. Il y a toutes les imprimantes, les tables, les chaises qui ont été achetées avec de l'argent public et qui seront rendues à l'État.
Julien Duval-Bellecà France 3 Normandie
En CDI depuis deux ans, Julien devrait recevoir sa lettre de licenciement en début de semaine prochaine.
Avant de partir, il prend le temps de solder les comptes, régler les dernières factures de gaz et d'électricité, mais aussi d'annuler les rendez-vous prévus ces prochains jours, comme une visite de l'Assemblée nationale pour les enfants du collège de Cléon. "Toutes les visites sont suspendues", regrette le collaborateur parlementaire.
300 dossiers en suspens
Parmi les indispensables petites mains qui entourent Alma Dufour, il y a aussi Lisa, collaboratrice spécialisée dans les questions sociales. C'est elle qui tente de répondre aux demandes des habitants.
Logements insalubres, étrangers en attente de régularisation, problèmes d'accès aux droits... Plus de 300 dossiers se retrouvent désormais en suspens. "Il y a des personnes pour qui ça fait mal au cœur. Des personnes qui sont dans l'attente d'un retour, qui n'ont pas de solution. On a peur qu'ils se retrouvent bloqués."
Au total, la dissolution a entraîné le licenciement immédiat de plus de 2 000 collaborateurs parlementaires. Tous, comme Julien et Lisa, espèrent voir leur député réélu à l'issue du 2e tour. "C'est ce qu'on espère pour continuer le travail", conclut Lisa.