Depuis plusieurs années, les déversements de déchets sur sa commune se multiplient. Notamment le week-end. Vu la nature des ordures , Michel Rats en est convaincu : les auteurs ne sont pas des particuliers.
Du fibrociment, du verre, du plâtre, des morceaux de moquette et de revêtement de sol... le premier édile est formel :
"Ces déchets ne peuvent être déposés que par camion. Dans la plupart des cas, ce sont donc des entreprises qui font ça" explique l'élu.
L'alerte a été donnée il y a 5 ans par le Conservatoire du littoral. A cette époque, les gravats étaient déposés au niveau du marais de Cressenval (76), propriété de l'établissement.
Une zone naturelle d'intérêt écologique
Délimitée au Sud par le canal de Tancarville et au Nord par la RN 182, cette plaine alluviale, située en plein coeur de l'estuaire de la Seine, est composée de prairies et aussi de champs de maïs, qui abritent une dizaine d'espèces d'oiseaux. Pour ces raisons, elle est une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique pour le ministère de l'Ecologie.
Pour résoudre le problème, le Conservatoire du littoral a donc fait installer en septembre dernier des barrières avec cadenas pour bloquer l'accès aux chemins de halage.
Une mesure qui n'a fait que déplacer le problème. Résultat, la décharge sauvage est désormais située de l'autre côté de l'autoroute. Pas moins d'une dizaine de dépôts en à peine trois mois, le plus souvent le week-end.
Et le maire n'est pas le seul à être en colère. Pour les agents municipaux, c'est une charge de travail supplémentaire. Et donc un coût pour le budget municipal.
"Nous nous retrouvons avec du travail qui n'était pas prévu. Cela peut parfois nous prendre une journée complète pour déblayer les gravats, les charger dans le camion et les porter à la déchetterie" précise une agent municipale.
Alors Michel Rats entend désormais miser sur l'information et la répression. Les peines encourues pour une entreprise en cas de dépôt sauvage de déchet est une amende de 75 000 euros ou une peine de 2 ans de prison.