Le groupe américain Eastman a annoncé vouloir implanter un important site industriel à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) Une usine devrait être mise en service en 2025.
Dans un communiqué publié le 30 mars 2022, le groupe américain Eastman, spécialisé dans la chimie, a annoncé être en "négociation exclusive" pour l'implantation d'une usine de recyclage de plastiques à Port-Jérôme-sur-Seine.
La commune normande est connu pour sa raffinerie de pétrole installée depuis les années trente en bord de Seine, en face de Quillebeuf en amont du Pont de Tancarville.
Un important projet industriel
Cette usine qui devrait créer 350 emplois, sera "opérationnelle à l'horizon 2025" a indiqué à l'AFP la multinationale américaine Eastman Un groupe qui emploie environ 14.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 10,5 milliards de dollars (9,44 milliards d'euros) en 2021.
Eastman a pour projet de recycler les plastiques , et notamment celui des bouteilles en polytéréphtalate d'éthylène (PET) selon une nouvelle technologie permettant d'offrir "une véritable perspective de circularité aux déchets plastiques aujourd'hui difficiles à recycler comme les bouteilles ou encore les textiles, sont généralement incinérés parce qu'ils ne peuvent pas être recyclés mécaniquement, ou parce qu'ils perdent en performance lorsqu'ils sont traités par les technologies existantes."
Le groupe américain aurait choisi la Normandie plutôt que la région Grand-Est pour les facilités logistiques de la vallée de la Seine mais aussi pour la présence d'autres industries et des énergies renouvelables disponibles. Un projet d'usine d'hydrogène vert (la plus grande de France) étant prévu dans la même commune de Port-Jérôme-sur-Seine en 2024.
Eastman précise vouloir "transformer les déchets plastiques en matériaux de première qualité avec des émissions de gaz à effet de serre jusqu'à 80% inférieures à celles des méthodes de recyclage traditionnelles."
Une commune "Industrie friendly"
Virginie Carolo-Lutrot, maire (DVD) de Port-Jérôme-sur-Seine, interrogée par nos confrères de la radio France Bleu Normandie, a exprimé sa satisfaction au sujet de ce projet, et rappelé les atouts de sa commune desservie à la fois par le transport ferroviaire, fluvial, maritime et routier :
"Depuis 20 ans nous avons toujours gardé le même discours : nous sommes "business friendly" et "industrie friendly". C’est-à-dire que nous avons toujours considéré que c'est par la production de biens manufacturés qu'on trouverait un équilibre au niveau de l'emploi et qu'on pourrait trouver des solutions pour que ce ne soit pas contradictoire avec un développement harmonieux avec l'environnement. Et aujourd'hui on le prouve par ce type d'implantation."
De gros investissements
Dans son communiqué Eastman annonce vouloir investir "jusqu'à 850 millions d'euros". Ce projet d'implantation, actuellement en négociation avec le propriétaire du terrain (la communauté de communes Caux Seine Agglo) devrait, selon l'AFP, bénéficier d'aides d'argent public à hauteur de 62 millions d'euros de l'Ademe et de 35 millions du conseil régional de Normandie.
Des aides déjà pointées du doigt par un conseiller régional écologiste qui les juge trop importantes en comparaison du chiffre d'affaires de la multinationale américaine.