La flotte des bacs de Seine se renouvelle. Le nouveau bac de Port-Jérôme était inauguré ce 20 avril. Ces bateaux qui relient les 2 rives de la Seine gratuitement ont besoin d'avoir "un tigre"dans le moteur" mais ils doivent être moins énergivores.
96 fois par jour, le bac 24 traverse la Seine entre les deux rives de Port-Jérôme-sur Seine et Quillebeuf....2000 véhicules embarquent quotidiennement. Ces bateaux ne pavoisent pas mais ils sont endurants. En plus de leur cadence stakhanoviste, il leur arrive d'être heurtés par des troncs d'arbres et d'autres débris du fleuve.
L'autre singularité d'un bac est qu'il est amphidrome. Il se déplace indifféremment dans un sens et dans l'autre.
Ces caractéristiques expliquent le coût de ces bateaux. Le nouveau bac a coûté 6 millions d'euros. Il a été construit aux chantiers navals de Saint-Nazaire par les chantiers Merré, un spécialiste des transbordeurs.
- Coque en acier : 40 mètres de longueur
- puissance : 1140 chevaux
- Poids : 330 tonnes
- Capacité de transport : 145 passagers, 27 véhicules légers, 2 camions
- Equipage : 5 personnes
Deux autres bacs de Seine sont construits à Dieppe aux chantiers Manche industrie marine, les numéros 25 et 26. Le premier devrait être livré en mai par l'entreprise pour une mise en service à la fin de l'été.
Un bac moins énergivore et plus simple à réparer
Pour fendre les eaux du fleuve et résister à la puissance de la marée, les bacs sont puissants : plus de 1000 chevaux (vedette de la SNSM : 500 CV, car-ferry : 60 000 CV).
Le nouveau bac est moins gourmand en gasoil. Il est moins lourd, a des moteurs à injection très haute pression, et un profil plus allongé.
Le projet de bacs fonctionnant à l'hydrogène est annoncé.
Inauguration du Bac 24 entre Port-Jérôme-sur-Seine et Quillebeuf-sur-Seine. Dans une volonté commune de transition écologique nous travaillons d’ores et déjà pour que les prochains bacs fonctionnent à l’hydrogène. #Normandie pic.twitter.com/IcmW1CQfpu
— Hervé Morin (@Herve_Morin) April 20, 2021
Sa conception permettra de faciliter les réparations et maintenances. Les arrêts des bacs toujours très commentés dans les boucles de la Seine sont dûs à des immobilisations qui durent.
Côté sécurité, aspect sensible, (les bacs traversent une voie navigable où passent des centaines de péniches et cargos), des équipements sont ajoutés : "barrières à chaque extrémité du pont, commandées à distance depuis la timonerie, facilitant l’embarquement et le comptage des passagers à un seul matelot et mise à l’eau à distance depuis la timonerie des 3 radeaux de sauvetage avec toboggans d’évacuation." (source : conseil départemental de Seine-Maritime)
Un service public qui reste gratuit malgré le coût des investissements
Sans compter les achats de nouveaux bacs, le coût annuel de l'exploitation des bateaux s'élève à environ 10 millions d'euros.
Le long de la Seine, il y a 8 bacs de Seine en service (Dieppedalle, Val de la Haye, la Bouille, le Mesnil-sous-Jumièges, Jumièges, Yainville, Duclair et Quillebeuf-sur-Seine). Ils fonctionnent 7 jours sur 7. L'histoire de ces transbordeurs remonte à 1868.
Le service est gratuit et le reste pour les particuliers et les poids-lourds. (3 millions de véhicules chaque année)
Les achats de nouveaux bacs sont co-financés. Exemple nouveau bac de Port-Jérôme :
- Département de Seine-Maritime 2,4M€
- Eure 2,4M€
- Région Normandie 1,2M€
Le coût de l'exploitation de ce bac est aussi partagé : EXXON (environ 27 000 €/an), communauté de communes de Pont Audemer Vallée de la Risle,(15 000 € / an), Caux Seine Agglo (50 000 €/an), mairie de Quillebeuf-sur-Seine pour assurer l’hébergement des marins.