Marnière en Seine-Maritime : un village se mobilise pour sauver une famille

Voilà un bel exemple de solidarité au coeur du Pays de Caux et plus particulièrement à Saint-Jouin-Bruneval, où une famille a découvert une marnière dans son jardin. Entre cagnotte et soutien en ligne, le voisinage se mobilise pour aider à payer plus de 80 000 euros de frais.

Le destin frappe souvent lorsqu'on s'y attend le moins, et la famille Mascrier en a fait les frais. Saint-Jouin-Bruneval, rue des Pommiers, nous sommes le 12 décembre 2020. Corinne, la mère, quitte la maison le temps d'une heure ou deux pour faire les courses. Quand elle rentre, la stupéfaction prend le pas. Elle ne voit qu'une chose : un énorme affaissement de terrain dans son jardin. 

Ce n'est pas une chose à laquelle on se prépare. Aujourd'hui, les frais que l'on doit engager valent le prix de la maison au moment de l'achat.
On est censés faire quoi ?"

Il y a environ trois ans, un premier effondrement était apparu à quelques mètres de leur habitation, sensiblement au même endroit. Un lien avait été établi avec le rejet temporaire d’eau qui avait été réalisé à ce niveau lors de la vidange de la citerne. Ce premier phénomène avait alors fait l’objet d’un comblement. Un constat bien loin de ce qui allait se passer en décembre dernier. 

Des signaux d'alerte 

A la suite de cette découverte, un géologue est immédiatement appelé. Le jardin est sondé. Résultat : 50 mètres plus bas, une marnière est découverte. Elle a plus de 400 ans et s'étend sur 300m2. Il faudra donc bétonner près de 765m3 de vide, à deux pas de la maison. 

Et sa prise en charge a un coût : plus de 120 000 euros. Des aides sont possibles mais pas forcément suffisantes. A titre d'exemple, le « fonds Barnier » permet la prise en charge de 30 % du comblement. Le Département lui, peut rembourser 20 % du sondage. Reste à charge pour la famille Mascrier : près de 80 000 euros. 

François Auber, maire du village de Saint-Jouin-Bruneval, compte bien tout mettre en oeuvre pour venir en aide à la famille. Car il en est conscient, le Pays de Caux est le berceau de ces cavités, autrefois exploitées pour récupérer la craie qui était utilisée pour entretenir les terres agricoles. 

Nous aimerions faire en sorte que cette famille ne soit pas obligée de faire un prêt à la consommation. Mais plutôt de trouver un moyen de le faire à 0%. Ils ne sont pas responsables de cette marnière.

François Auber, maire de Saint-Jouin-Bruneval

Une cagnotte solidaire créée par le voisinage

Pour payer les 80 000 euros restants, Corinne, son conjoint et son fils peuvent compter sur un élan de solidarité qui vient du coin de leur rue des Pommiers. Les voisins se sont activés pour trouver des solutions. Non pas que ces cavités puissent avoir un impact considérable sur les habitations environnantes mais "cela aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous" estime Guillaume Decaens, un voisin. Un groupe de soutien a été lancé sur les réseaux sociaux ainsi qu'une cagnotte

Pour ce même voisin, l'important est de toucher un maximum de personnes pour sensibiliser aux dangers des marnières mais surtout pour alléger la charge financière qui pèse sur la petite famille.

La situation est déjà compliquée pour de nombreuses personnes. On ne peut pas demander la lune mais imaginez si chaque personne donnait un euro, ça serait merveilleux."

Guillaume Decaens, voisin

En une semaine, plus de 5 500 euros ont été récoltés sur les 80 000 espérés. 

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