Après les chiffres nationaux, le Secours catholique a présenté son rapport sur l’état de la pauvreté en Normandie. 193 000 ménages sont concernées, dans les cinq départements.

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Les délégations normandes du Secours catholique ont dévoilé les chiffres régionaux, jeudi 17 novembre 2022, au Wip à Colombelles, à proximité de Caen (Calvados). 

Et la situation est tout aussi morose en Normandie qu'à l'échelle nationale. La précarité et la pauvreté augmentent. Selon les chiffres de l'INSEE, 193 000 ménages normands ont eu besoin du Secours catholique en 1 an et, parmi eux, 40% sont des nouveaux arrivants. Tous vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1 100 € pour une personne seule et 2 300 € pour un couple avec deux enfants. Cela représente environ 430 000 Normands, dont 137 000 enfants.

Un revenu médian de 498 euros en Normandie

Le Secours catholique pointe notamment la faiblesse des revenus des personnes aidées. Si le revenu médian est de 548 euros par mois en France, il est en moyenne de 498 euros en Normandie. Une somme qui ne permet pas de subvenir aux besoins et payer les différentes factures, comme l'électricité ou la nourriture. 

C'est le cas de Patricia Fuentes, bénéficiaire. Elle était comptable et il y a quelques années elle a été licenciée. Aujourd'hui elle est retraitée avec de faibles revenus : "on n'a plus le choix; quand vous avez payé votre loyer, vous ne savez pas si vous allez pouvoir payer votre chauffage, vous ne savez pas comment vous allez faire pour vous alimenter" nous confie-t-elle. Elle ajoute, avec beaucoup d'émotion :

Il n'y a plus d'ajustement possible, c'est de la survie. Ce n'est plus vivre, ce n'est plus sortir la tête de l'eau... C'est de la survie à chaque instant ! J'essaye de m'en sortir au jour le jour"

Patricia Fuentes, bénéficiaire du Secours catholique

En Normandie, les cinq départements sont concernés mais les situations les plus précaires se trouvent dans l’Orne et l’Eure. Les jeunes sont les plus frappés par la précarité monétaire, à la fois dans les secteurs urbains comme par exemple à Caen, et dans les milieux ruraux. 

Un autre point est soulevé : "parmi ces personnes, 62 % ne peuvent travailler" explique Jean-Matthieu Chambon, salarié de la délégation Calvados-Orne. Et il y a une accentuation du phénomène avec le covid qui a encouragé les démarches en ligne mais pénalise les personnes qui ne sont pas familières des outils numériques.

Un appel à la fraternité

Durant cette présentation, le Secours catholique a lancé un appel à la fraternité. Des dons mais aussi  un retour du lien social. Laurent Courcol, président de la délégation de Normandie du Secours catholique demande aussi à l'Etat : «un choc de simplification pour faire évoluer les politiques sociales».

Logements et travail sont des thèmes qui ont été abordés par l'association et les élus. La mobilité aussi a fait beaucoup parler, avec la hausse du prix du carburant qui est une problématique plus que jamais d'actualité. 

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