Entre internet, le téléphone saturé et les rendez-vous annulés par manque de dose... pas facile pour les personnes âgées de se faire vacciner contre la Covid-19.
Huguette et Yvon Tavennec, un couple d'octogénaire vivant à Saint-Aubin-les-Elbeufs, sont volontaires pour se faire vacciner. "On veut être protégé et retrouver notre liberté. Profiter de nos sept petits-enfants", nous confie Huguette. Mais comme beaucoup d'autres personnes âgées, ils rencontrent de nombreuses difficultés pour obtenir un rendez-vous. Entre internet, le téléphone saturé et les rendez-vous annulés par manque de dose... pas facile de s'en sortir.
"Nous avons reçu un appel le 13 janvier de l'assistante de notre médecin qui nous a demandé si nous voulions être vaccinés. Nous avons répondu oui tout de suite", raconte Huguette. "Puis nous n'avons plus eu de nouvelles. On a donc décidé de s'inscrire quelque part mais il n'y avait déjà plus de place..."
La famille mobilisée
Toute la famille tente alors de s'y mettre pour les inscrire sur internet ou par téléphone, mais les obstacles sont nombreux. "J'y vais tous les jours : matin, midi et soir. Même la nuit", nous confie leur fille Corinne. Même galère pour Gaëlle, leur belle-fille. "J'ai demandé s'il y avait des disponibilités à Saint-Aubin pour mes beaux-parents, mais rien du tout. La dame me dit sinon vous avez de la place à Lillebonne. On était même prêts à aller au Havre ! Il y a deux centres de vaccination juste à côté de chez eux. On ne comprend pas pourquoi on ne peut pas se faire vacciner là-bas."
Dernier rebondissement en date le 12 février, leur fille parvient finalement à leur décrocher un rendez-vous à Louviers, à une vingtaine de kilomètres de chez eux. Mais deux jours plus tard, et sans aucune explication, la date est repoussée de cinq semaines... au 19 mars.
Ce qui est surprenant c'est que sur Doctolib aujourd'hui il y a une place le 8 mars, alors que leur rendez-vous qui devait avoir lieu le 12 février est décalé au 18 mars. On a du mal à comprendre le système de répartition des vaccins.
"On est dépités... c'est lamentable !", commente Yvon. "Ce n'est pas pour nous le pire, c'est pour nos petits enfants. On rêve de se faire un bon repas tous ensemble !"
C'est terrible... Je ne rêve que d'une chose, c'est de serrer ma mère dans les bras.
La vaccination des anciens serait pour toute la famille un retour à une vie presque normale. Avant l'épidémie de Covid-19, Huguette et Yvon passaient des jours tranquilles avec leurs cinq petits-enfants. A la retraite depuis vingt ans, ce couple d'octogénaires avait l'habitude de les voir toutes les semaines. "D'habitude on se retrouve à sept, mais malheureusement maintenant, on ne se retrouve qu'à deux depuis un an..."
Pour garder le contact, ils s'essaient à Facetime mais le lien n'est pas le même. "Ca permet de se voir quand même un peu, de partager un minimum, même si on ne peut pas se serrer dans les bras..."
Suite à notre reportage, leur médecin traitant a réagit et leur a trouvé un créneau de vaccination. Ils ont reçu leur première injection lundi 15 février.