Avec l'envolée des prix des produits de premières nécessités et de l'énergie, le coût d'un repas à la cantine a augmenté de près de 7% en moyenne. Certaines communes s'organisent pour éviter aux familles de payer plus.
31 000 euros de plus sur la facture. Au printemps dernier, le prestataire de restauration scolaire qui fourni les écoles de Caudebec-lès-Elbeuf, en Seine-Maritime, a annoncé à la commune une augmentation de ses tarifs en raison de l'inflation.
Un menu adapté
Pour ne pas augmenter le tarif de la cantine et éviter de faire payer davantage les familles, la municipalité a fait le choix d'adapter les menus des enfants.
A partir du 1er septembre, les 700 écoliers de la ville n'auront plus 5 composantes à chaque repas mais 4. Chaque jour, l'entrée ou le fromage ou le dessert seront supprimés. "Cette adaptation nous permet d'économiser 26 000 euros et le surcoût pour la mairie s'élève à environ 5 000 euros, c'est absorbable par la commune", explique le maire Laurent Bonnaterre avant de poursuivre : "31 000 euros, on n'aurait pu le prendre à notre charge sur une année classique mais quand tout augmente et que vous avez des centaines de milliers d'euros de dépenses contraintes, ce n'est plus possible".
Ces ajustements ne modifieront ni la qualité du repas ni les quantités servies. Ils permettront également de maintenir la part d'aliments Bio
Mairie de Caudebec-lès-Elbeuf
Ce nouveau mode de fonctionnement, étudié par une diététicienne, permettra aussi de limiter le gaspillage alimentaire dans cette commune qui jette 14 tonnes de déchets alimentaires chaque année.
Selon le maire, les études prouvent que la quantité d'aliment mis à la poubelle diminue lorsque le plateau repas est moins fourni : "lorsqu'on a un repas avec 5 composantes, le taux de consommation est de 60%. Avec 4 composantes, il passe à 70%. On espère donc diminuer nos déchets de 10 à 15%", explique Laurent Bonnaterre.
La décision communale a fait réagir dans les médias et sur les réseaux sociaux, certains trouvant inadmissible de "faire payer l'inflation aux enfants". Mais le maire tient à rappeler qu'elle a été prise en accord avec les habitants : "nous avons décidé de tout cela avec les parents d'élèves" et d'ajouter "dans notre ville, nous avons maintenu les goûters. Les écoliers ont un laitage le matin et un fruit l'après-midi. Ce n'est plus le cas dans beaucoup de communes".
À Saint-Saëns, plus d'entrée pour les écoliers
Pour ne pas répercuter la hausse des prix sur les familles, les élus de la commune de Saint-Saëns en Seine-Maritime ont eux opté pour un changement de menu.
Il sera servi aux écoliers de la commune des menus sans entrée, composés donc d'un plat, d'un fromage et d'un dessert. Car selon une étude de l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, les entrées et les desserts représentent 24% des ingrédients gaspillés par les écoliers c'est plus que le pain et la viande et/ou le poisson.
Au collège et au lycée
Les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime qui gèrent le fonctionnement des collèges ont décidé de prendre en charge la hausse du prix des repas et n'augmenteront pas cette année les tarifs de la cantine.
Dans une interview accordée à nos confrères de Ouest-France, le président de la Région Normandie Hervé Morin s'est exprimé sur l'augmentation du coût des repas des lycéens et n'est pas défavorable à ce que l'un des composant de menu disparaisse : "Nous avons essayé d’ajuster les prix avec les proviseurs et gestionnaires des lycées. Est-ce qu’il faut chaque jour un menu avec entrée-plat-fromage-dessert ? Je ne sais pas. On ne mange pas comme cela tous les jours à la maison, sans que cela empêche d’équilibrer les repas".