Reprise de la grève des salariés chez ExxonMobil : "Exxon peut payer et doit payer"

La mobilisation sur le site d'ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) se poursuit. Mi-avril, les 677 salariés de la partie chimie ont appris l'arrêt des activités sur place. Ce mardi 4 juin 2024, un nouvel appel à la grève a été lancé. Trois questions à Germinal Lancelin, délégué CGT ExxonMobil Chimie.

Une nouvelle raison de faire grève, pour les salariés d'ExxonMobil : après un troisième rendez-vous de négociation avec la direction, le personnel a décidé de reprendre la grève dès mardi 4 juin 2024.

Les conditions de départ sont en effet jugées insuffisantes par les syndicats, au vu des capacités financières de la société américaine.

Trois questions à Germinal Lancelin, délégué CGT 

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Trois questions à Germinal Lancelin. ©A. Develay & E. Proença-Pina / France 3 Baie de Seine

Quel a été le résultat de ce troisième rendez-vous de négociation ?

La réunion s'est tenue dans un climat très tendu. On note quelques avancées, on ne peut pas dire le contraire, des avancées de principe. Mais clairement, sur les chiffres, on est encore très loin du compte. Aujourd'hui, on a déjà des dispositifs de préretraite qui prévoient un maintien du salaire à 80% du salaire brut. Nous, on demande à la société de s'aligner a minima là-dessus.

La direction propose un plancher pour les indemnités de licenciement équivalent à 18 mois de salaire pour les salariés qui auraient moins de cinq ans d'ancienneté. La CGT propose d'avoir a minima 36 000 euros d'indemnités de départ, quelles que soient les circonstances ou les conditions d'âge.

La réaction directe des travailleurs a été de se mettre en grève. 100% des unités impactées par les fermetures sont grévistes aujourd'hui [mercredi 5 juin, ndlr]. Toutes les unités impactées sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt. Exxon peut payer et Exxon doit payer.

Pourquoi les négociations sont-elles si compliquées ?

On a des négociateurs extrêmement durs en face de nous. Mais nous avons une détermination des travailleurs sur le terrain qui est là aussi. Il y a une culture américaine chez ExxonMobil, c'est un groupe américain.

Le directeur n'a aucun état d'âme à détruire des emplois et à jeter des gens dans la précarité.

Germinal Lancelin

à France 3 Normandie

Il faut voir aussi les gens qui sont en face de nous. On a des spécialistes de la destruction d'emplois. On a un directeur ici sur le site de la plateforme, c'est clairement sa mission. Il a déjà fermé deux sites en Italie, son objectif c'est ça. Il n'a aucun état d'âme à détruire des emplois et à jeter des gens dans la précarité. Ça ne lui pose aucun problème.

À lire aussi : 677 emplois supprimés chez ExxonMobil : un "choc", un "tsunami", une fermeture "terrible" pour les salariés et leurs familles

Quel est l'état d'esprit des salariés en ce moment ?

On a eu il y a encore quelques semaines un état d'abattement des travailleurs, puisque c'est un coup de massue que l'on a pris le 11 avril. Là, maintenant, on est sorti de cet état d'abattement, et on est tous combatif.

On veut absolument obtenir les meilleures conditions et le moins de casse d'emplois possible, donc on est vraiment combatif et on sent cet esprit d'unité et de combativité qui est revenu au sein des troupes.

Propos rapportés par Adrien Develay et Éric Proença-Pina.

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