Depuis 22 ans, un artisan seino-marin fabriquait des centaines de faux sacs Hermès

455 faux sacs "Birkin" de la griffe Hermès. L'artisan pourrait avoir empôché des millions d'euros. Un vaste réseau de création de faux est actuellement jugé à Paris

Société
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Depuis 1998, l'artisan normand a admis avoir fabriqué 455 sacs contrefaits. Installé en Seine-Maritime, il a été identifié par les services de police et est jugé à Paris dans le cadre d'un procès bien plus large concernant le trafic de faux sacs Hermes. Vendu au minimum 18.000 euros l'unité, l'artisan a copié le modèle le plus vendu de la marque de luxe : le "Birkin". Il pourrait avoir empoché l'équivalent de 8.190.000 euros.
 

Un second réseau national

Vingt-six personnes, dont neuf anciens salariés d'Hermès, sont jugées à Paris pour avoir participé au réseau de confection et de vente de sacs contrefaits entre 2008 et 2012, en France et à Hong-Kong. Les prévenus, âgés de 29 à 86 ans ont pour la plupart reconnu les faits.

Les investigations, débutées en 2011 après une plainte d'Hermès, ont mis au jour un "réseau international" de contrefaçon. Le gérant d'une maroquinerie parisienne achetait auprès du fournisseur italien d'Hermès des peaux de crocodile "de qualité numéro trois", soit inférieure à celles utilisées par le sellier de luxe.

Les peaux étaient ensuite vendues à un ancien salarié du groupe, licencié en 2005, qui résidait à Hong-Kong. Ce dernier était approvisionné en bijoux de sacs contrefaits par une entreprise basée dans les Yvelines, chez qui des milliers de pièces ont été saisies par les gendarmes. La manufacture des faux sacs a débuté à Hong-Kong avant de se poursuivre en 2012 en France. Un "atelier clandestin" y était géré par un autre ex-salarié
d'Hermès qui démarchait des employés en activité pour travailler sur leurs congés ou arrêts-maladie. Enfin, selon les enquêteurs, les sacs étaient notamment revendus à deux Russes et une Chinoise, qui les commercialisaient en Europe de l'Est et en Asie.
 


Sur l'une des années concernées, il a été estimé que le trafic pouvait avoir généré 18 millions d'euros. Les comptes chypriotes du gérant parisien prévenu ont montré qu'il avait gagné 2,7 millions d'euros entre 2008 et 2012. Des machines-outils, des fers à dorer, des notices de sacs, des dizaines de faux "Birkin" et des centaines de peaux ont été retrouvés chez les suspects, ainsi que de l'argent - l'un des anciens salariés avait notamment enterré 92.000 euros dans un champ.

En septembre, dix personnes, dont sept anciens salariés d'Hermès, ont été condamnés à des peines allant de six mois de prison avec sursis à trois ans dont deux ferme, pour avoir participé à la fabrication ou à la vente de sacs "Birkin" contrefaits en 2013 et 2014.

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